Substances toxiques
Pollution intérieure : attention aux bougies et encens !
Encens à brûler, bougies parfumées ou sprays aux huiles essentielles ne sont pas sans danger pour l’air intérieur. D’après 60 millions de consommateurs, ces produits émettent des substances toxiques parfois cancérogènes.

- Par Stanislas Deve
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- Bohdan Bevz / istock
"Du poison dans nos maisons." Allumer une bougie parfumée ou un bâton d’encens est souvent perçu comme un geste anodin, lorsqu’on veut se détendre ou masquer l’odeur du repas qu’on vient de cuisiner. Pourtant, une enquête du magazine 60 millions de consommateurs, publiée ce jeudi 25 septembre, révèle que les parfums d’intérieur n’améliorent pas du tout la qualité de ce que nous respirons. Au contraire, ces produits dégagent des polluants qui peuvent nuire à la santé, parfois gravement.
Bougies, sprays... et l’encens en ligne de mire
L'association a passé au crible vingt produits, répartis en cinq catégories de parfums d’intérieur : encens à brûler, bougies parfumées, diffuseurs statiques, diffuseurs électriques et sprays désodorisants à base d’huiles essentielles. Les chercheurs ont mesuré leurs émissions de composés organiques volatils (aldéhydes, hydrocarbures aromatiques, terpènes), de gaz de combustion et de microparticules. Les résultats ont ensuite été comparés aux valeurs de référence de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) et de l’Observatoire de la qualité des environnements intérieurs.
Verdict : les encens apparaissent comme les plus nocifs. "Les concentrations de microparticules et de composés organiques volatils qu’ils émettent" dépassent largement les recommandations sanitaires. Pour le formaldéhyde, cancérogène avéré, les niveaux relevés vont de 42 à 102 microgrammes par mètre cube, soit "bien au-delà des recommandations de l’Anses". Les sprays désodorisants, eux, émettent peu de substances cancérogènes mais parfois de fortes doses de terpènes. Quant aux diffuseurs passifs à bâtonnets, aux diffuseurs électriques et aux bougies, ils sont jugés "globalement moins problématiques", mais "pas complètement anodins".
Un risque accru pour les plus fragiles
L’utilisation régulière et prolongée de ces parfums d’intérieur est fortement déconseillée, en particulier pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes asthmatiques. 60 millions de consommateurs appelle à une meilleure information des utilisateurs, via "un étiquetage clair et lisible sur les risques pour la santé". Le magazine demande aussi une réglementation plus stricte sur les produits à combustion et un encadrement des allégations marketing du type "purifiant" ou "assainissant".
En attendant, la demande reste forte : la France a importé près de 173 millions d’euros de bougies en 2023, selon Eurostat. Par mesure de précaution, comme le rappelle le ministère de la Santé, il est recommandé d’aérer son logement pendant et après l’utilisation de ces produits. Un conseil simple mais essentiel pour limiter l’exposition aux substances toxiques.