Santé des femmes
Avortement : le nombre d’IVG continue d’augmenter en France
Le nombre d’IVG a légèrement augmenté en 2024, et cela, dans toutes les classes d’âge, selon le nouveau rapport de la Dress.

- Par Sophie Raffin
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La hausse du nombre d’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) observée depuis 2022 se poursuit. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a enregistré 251.270 IVG en 2024, soit 7.000 de plus par rapport à l’année précédente.
IVG : la hausse est observée dans toutes les tranches d’âge
En 2024, le taux de recours à l’IVG atteint ainsi 17,3 pour 1.000 femmes en âge de procréer contre 16,8 ‰ un an plus tôt. Si ce sont toujours les femmes entre 25 et 29 ans qui suivent cette procédure (29,8 ‰), une augmentation est enregistrée dans toutes les classes d’âge.
Le nombre de patientes ayant fait le choix de mettre un terme à une grossesse a progressé en métropole et s’est stabilisé dans les DROM, "où leur niveau moyen est deux fois plus élevé qu’en métropole", notent les auteurs. Le rapport publié le 25 septembre 2025 met également en lumière des disparités territoriales importantes. En effet, les taux de recours varient du simple au quadruple entre Les Pays de la Loire et la Guyane. "En France métropolitaine, ils oscillent entre 12,4 ‰ dans les Pays de la Loire à 23,1 ‰ en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans les DROM, les taux fluctuent entre 19,0 ‰ à Mayotte et 46,5 ‰ en Guyane", précise la Dress.
8 IVG sur 10 sont médicamenteuses
Deux méthodes permettent de mettre fin à une grossesse : l'IVG médicamenteuse autorisée jusqu’à 7 semaines de grossesse (ou 9 semaines d’aménorrhée) et L’IVG instrumentale possible jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse (16 semaines d’aménorrhée). Toutefois, la méthode reposant sur la prise de deux cachets est la plus utilisée en France. Elle représente, en effet, 80 % des cas. Ce qui alimente la hausse du nombre d’IVG réalisées en dehors des établissements de santé (45 %).
"Les sages-femmes ont réalisées plus de 50.000 IVG, soit la moitié des IVG réalisées en cabinet libéral. Près de 1600 médicaments ont été remis directement à la femme par une pharmacie, dans le cadre d’une IVG en téléconsultation", précise le rapport.En établissement de santé, trois IVG sur quatre sont réalisées avant 10 semaines d’aménorrhée. Les IVG dites tardives (réalisées entre 12 et 16 semaines d’aménorrhée) représentent 9,8 % de l’ensemble des IVG hospitalières. "La part d’IVG concernées par l’allongement du délai légal, qui est passé de 14 SA à 16 SA en 2022, est estimée à 2 à 3 % des IVG hospitalières soit 1 à 2 % du total des IVG", ajoute la Dress.