Contamination

Quels fruits et légumes augmentent notre exposition aux pesticides ?

Fraises, épinards... Une nouvelle étude montre que certains fruits et légumes, riches en pesticides, augmentent la contamination de notre organisme.

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  • 24 Septembre 2025
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    Manger sainement peut-il nuire à notre santé ? Consommer des fruits et légumes est essentiel pour faire le plein de vitamines, de fibres et de minéraux. Mais certains d’entre eux peuvent aussi être une source d’exposition aux pesticides. C’est ce que révèle une nouvelle étude menée par les scientifiques de l’association américaine Environmental Working Group (EWG). Publiée dans l’International Journal of Hygiene and Environmental Health, leur recherche met en évidence un lien direct entre la consommation de certains végétaux et la présence accrue de substances toxiques dans l’organisme.

    Une alimentation saine... mais pas sans risque ?

    "Les résultats renforcent l'idée que ce que nous mangeons influe directement sur le niveau de pesticides dans notre corps", explique la Dr Alexis Temkin, principale auteure de l’étude, dans un communiqué. Parmi les aliments les plus concernés : les fraises, les épinards et les poivrons, qui présentent les taux de résidus les plus élevés.

    Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont croisé des données du ministère de l'Agriculture américain avec des questionnaires alimentaires et des analyses d'urine de 1.837 participants. Ils ont ainsi élaboré un "score d’exposition alimentaire aux pesticides", basé sur la fréquence de consommation de produits contaminés, la concentration des pesticides et leur toxicité.

    Le lien entre score d’exposition et niveau de pesticides dans les urines s’est avéré clair. L'étude a détecté la présence de plusieurs types de pesticides, dont les organophosphates, les pyréthrinoïdes et les néonicotinoïdes. À noter que les pommes de terre, très consommées sous diverses formes, ont perturbé l’analyse, masquant le lien entre alimentation et contamination.

    Quels gestes adopter ?

    L’EWG alerte sur les limites actuelles des réglementations. "L’Agence de protection de l’environnement (EPA) [aux Etats-Unis] fixe des seuils pour chaque pesticide, mais ne prend pas en compte les effets cumulés des mélanges retrouvés sur les fruits et légumes", souligne le rapport. Sur ce point, les enfants et les femmes enceintes seraient les plus vulnérables. "Cette étude n’aurait été possible que grâce à des données publiques robustes", insiste Varun Subramaniam, analyste scientifique à l’EWG, qui appelle à renforcer les moyens des agences de santé publique.

    Faut-il pour autant fuir les fruits et légumes ? Non, répond l’EWG, qui encourage leur consommation, qu’ils soient d’origine biologique ou conventionnelle. Il n’empêche que, passer au bio, même partiellement, peut réduire drastiquement les taux de pesticides dans le corps en quelques jours, selon les experts.

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