Oncologie
Qu’est-ce que le cancer du foie dont Thierry Ardisson est décédé ?
L’animateur Thierry Ardisson est décédé ce lundi 14 juillet des suites d’un cancer du foie, qui fait partie de ceux dits de "mauvais pronostic", dont les chances de survie à cinq ans restent assez faibles.

- Par Diane Cacciarella
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- Pakawadee Wongjinda/iStock
Ce lundi 14 juillet, l’animateur Thierry Ardisson est décédé des suites d’un cancer du foie. Hospitalisé depuis quelque temps, il s’est éteint à l’âge de 76 ans. Certaines sources indiquent qu’il souffrait de cette maladie depuis plusieurs années alors que d’autres évoquent un diagnostic récent, datant d’il y a moins d’un an. Officiellement, Thierry Ardisson n’avait pas annoncé souffrir de cette pathologie.
Un cancer de "mauvais pronostic"
En France, en 2018, il y a eu 10.580 nouveaux cas de cancer du foie et 8.697 décès liés à cette maladie, selon Santé Publique France. Il fait partie de ceux dits de "mauvais pronostic", dont les chances de survie à cinq ans restent faibles. En effet, le taux de survie des personnes diagnostiquées d’un cancer du foie entre 2010 et 2015 était estimé à 18 %, tous stades confondus sur cinq ans, selon le Panorama des cancers en France - édition 2024.
Pendant longtemps, la maladie peut rester silencieuse. Les personnes qui en sont atteintes ne souffrent alors d’aucun symptôme ou, lorsqu’elles en ont, ces symptômes ne sont pas spécifiques au cancer du foie. Pour ces raisons, le dépistage est souvent tardif, quand le cancer est déjà à un stade avancé.
Un foie déjà fragilisé
Pendant sa jeunesse, Thierry Ardisson avait consommé plusieurs drogues dures. Les speedballs, un mélange de cocaïne et d’héroïne, lui auraient même causé une hépatite C. Mal soignée, celle-ci aurait évolué en cirrhose puis en carcinome hépatocellulaire. Son foie était donc fragilisé et plus à risque de cancer.
"Un jour, je ne me suis plus reconnu dans le miroir et ça m’a fait arrêter, indiquait-il au Figaro. J’ai arrêté les drogues dures en 1978. Je suis parti aux États-Unis dans un endroit où j’étais sûr de ne pas en trouver. Mais j’en ai chié pendant trois mois." Depuis plusieurs années, Thierry Ardisson était très suivi médicalement.
L’âge médian du diagnostic est de 70 ans chez les hommes et 73 ans chez les femmes. Le traitement mis en place dépend du degré de gravité de la maladie : soit par chirurgie à un stade précoce, soit par traitements comme la chimiothérapie et les thérapies ciblées quand le cancer est plus évolué.
Les principaux facteurs de risques sont la consommation d’alcool, le tabagisme, les hépatites B et C, l’hémochromatose, la stéatose hépatique, le surpoids et la sédentarité. Les personnes souffrant d’alcoolodépendance, d’hépatite virale chronique ou dont le foie présente des signes de fibrose sévère doivent, selon le Vidal, faire un test de dépistage (échographie) tous les six mois afin de détecter un cancer le plus précocement possible.