Thérapie

Sclérose en plaques : peut-on réparer les nerfs grâce aux cellules souches ?

Des chercheurs de Cambridge ont réussi à régénérer la gaine de myéline chez des souris atteintes de sclérose en plaques grâce à des greffes de cellules souches, ouvrant la voie à de futures thérapies chez l’humain.

  • ChuangTzuDreaming / istock
  • 11 Jul 2025
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    Et si les cellules souches pouvaient redonner une seconde vie aux nerfs dégradés par la sclérose en plaques (SEP) ? Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l'Université de Cambridge, au Royaume-Uni, ouvre une voie prometteuse vers une régénération du système nerveux central, grâce à la greffe de cellules souches neurales.

    Un espoir pour les formes progressives de la maladie

    La SEP est une maladie auto-immune qui s'attaque à la myéline, cette gaine protectrice entourant les fibres nerveuses. Chez les jeunes adultes, elle est l'une des principales causes de handicap neurologique. Si, au début de la maladie, l'organisme peut partiellement réparer ces dégâts, cette capacité s'effondre lors des formes progressives de SEP, laissant place à une dégénérescence nerveuse de plus en plus importante. Les traitements actuels visent principalement à ralentir les symptômes, sans parvenir à inverser les dégâts. D'où la nécessité d'explorer des pistes plus ambitieuses, comme les thérapies à base de cellules souches.

    Les chercheurs, qui ont publié leurs travaux dans la revue Brain, ont testé des greffes de cellules souches neurales (qui peuvent maturer en différents types de neurones et cellules cérébrales) chez des souris atteintes de lésions similaires à la SEP. Résultat : ces cellules ont non seulement survécu, mais se sont transformées en oligodendrocytes, les cellules qui fabriquent la myéline. "Cette recherche fournit des preuves clés que les greffes de cellules souches neurales peuvent se transformer en cellules productrices de myéline au sein du système nerveux central endommagé", résume le Dr Peruzzotti-Jametti, qui a dirigé l’étude, dans un communiqué.

    Un pas vers des essais cliniques

    Au-delà de cette première, les scientifiques voient plus loin : "Nos résultats représentent une avancée majeure pour développer des thérapies ciblées sur le système nerveux central, qui ne se contentent pas de gérer les symptômes mais s'attaquent aux processus neurodégénératifs." L'équipe s'intéresse aussi aux effets neuroprotecteurs et anti-inflammatoires de ces cellules.

    Le projet RESTORE, qui rassemble des scientifiques européens et américains travaillant à soigner la SEP, prévoit de démarrer un essai clinique de thérapie cellulaire chez l'humain d'ici 2025. L'approche inclut activement les patients, afin de s'assurer que la recherche réponde à leurs attentes et besoins. En attendant les résultats, l'espoir d'une véritable rémission n’a jamais été aussi tangible, concluent les chercheurs.

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    JDF