Cancer du poumon

Un simple test urinaire pour dépister le cancer le plus meurtrier ?

Un test urinaire a été mis au point par des chercheurs de l’université de Cambridge permettant de détecter précocement certains signes du cancer du poumon.

  • herraez/Istock
  • 05 Jul 2025
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    Chaque année ce cancer est responsable du décès de plus de 33.000 personnes en France. Le cancer du poumon est le troisième cancer le plus fréquent mais il occupe la première position en termes de mortalité. S'il est le plus meurtrier, c’est parce qu’il est diagnostiqué tardivement, les traitements ne répondant plus. Les chercheurs de l’université de Cambridge ont réussi à mettre au point un test urinaire pour détecter ce cancer précocement. Un communiqué de presse publié dans Cancer Research UK -l’organisme ayant financé ces travaux- explique cette avancée.

    Des cellules “zombies” dans le tissu pulmonaire

    Nous savons qu’avant l’apparition du cancer, des changements se produisent dans les tissus affectés”, indique la professeure Ljiljana Fruk, l’une des deux scientifiques ayant dirigé l'étude. “L’un de ces changements est l’accumulation de cellules endommagées qui ne sont pas suffisamment endommagées pour être éliminées, mais suffisamment pour libérer des signaux qui reprogramment le tissu et le rendent parfait pour le développement du cancer”, explique-t-elle. Ces cellules en train de mourir sont souvent appelées cellules “zombies” car elles ne sont pas encore vraiment mortes.

    Les chercheurs sont parvenus à identifier une protéine spécifique libérée par ces cellules “zombies” dans le tissu pulmonaire. “Nous avons conçu une sonde qui se coupe en deux morceaux en sa présence”, précise la Pr Fruk.

    Quel est le fonctionnement de ce test urinaire diagnostiquant le cancer du poumon ?

    Le test consiste en une injection introduisant une sonde dans l’organisme. Celle-ci est alors coupée en deux par la protéine cible, la plus petite partie se dirige vers les reins et permet sa libération dans l’urine. Les scientifiques ajoutent une solution d’argent dans les échantillons d’urine afin qu'elle puisse changer de couleur.

    En surveillant la couleur de l’urine après l’injection de la sonde, nous pouvons dire si des cellules présentes dans les poumons indiqueraient les premiers signes de changements pathologiques pouvant conduire au cancer”, explique l’experte.

    Cette nouvelle approche permettrait d'identifier les cancers du poumon des mois, voire des années avant qu'ils ne commencent à provoquer des symptômes”, précise le communiqué. Dans certains cas, cela permettrait au patient de recevoir un traitement sans avoir recours à la chirurgie. Autre aspect important : le coût de ce test est bien plus faible que les scanners.

    Pour l'instant, le test fonctionne sur des souris. L'équipe doit maintenant obtenir la validation préclinique et espère ensuite étendre cette technologie à d’autres types de cancers, notamment le cancer du pancréas, le cancer du sein et le mélanome.

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    JDF