Stress
Bac, partiel, concours : comment bien gérer le stress des examens ?
Brevet, bac, partiels, concours… juin est LE mois des examens. Et alors que les épreuves approchent à grands pas, le stress monte également. Mais d’où vient cette anxiété et surtout comment la gérer pour ne pas la laisser gâcher les chances de réussite ? La psychologue Johanna Rozenblum répond à nos questions.

- Par Sophie Raffin
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Plus de 8 étudiants sur 10 reconnaissent être stressés en période d’examens, selon un sondage réalisé par Opinionway pour HEYME en 2020. Il est vrai que ces épreuves sont souvent le point d’orgue d’une année de travail, et la dernière étape à franchir avant d’atteindre son objectif : diplôme, mention, place au sein de la formation désirée, l’entrée dans la vie d’adulte… Et cela à de quoi faire peur ! Toutefois, pour Johanna Rozenblum, psychologue et auteure du livre “Déconditionnez-vous !” (éd. Courrier du livre), ce stress n’est pas un obstacle, si on parvient à le gérer.
- Pourquoi Docteur : pourquoi stresse-t-on avant un examen ?
Johanna Rozenblum : Le stress avant un examen est une réaction naturelle : c’est le corps qui se prépare à un défi. Il libère de l’adrénaline, ce qui peut améliorer la concentration et la mémoire à court terme. Donc, non, le stress n’est pas forcément mauvais ! Ce qu’on appelle le “bon stress” peut même être un moteur. Il devient problématique quand il dépasse un certain seuil et qu’il perturbe la performance au lieu de la soutenir.
"Quand le stress empêche de réviser ou de se présenter à l’examen, il faut y prêter attention"
- Et pourquoi ne sommes-nous pas égaux face à ce sentiment de craintes et d’angoisse ?
Nous réagissons tous différemment au stress en fonction de plusieurs facteurs : notre tempérament, nos expériences passées, notre environnement familial ou scolaire, et même notre génétique. Certains ont appris à canaliser le stress pour en faire un levier de motivation, d’autres y voient une menace qui les bloque. Par exemple, un élève très perfectionniste ou ayant peur de décevoir ses parents peut vivre un examen comme un jugement personnel, ce qui augmente son niveau de stress.
- Quels sont les signes que le stress devient néfaste pour nos chances de réussite ?
Le stress devient néfaste quand il s’installe dans la durée ou qu’il déborde sur notre capacité d’adaptation. Les signes sont variés : troubles du sommeil, fatigue excessive, douleurs physiques (maux de ventre, maux de tête), irritabilité, difficultés de concentration, voire des crises d’angoisse. Mais quand le stress empêche de réviser ou de se présenter à l’examen, il faut y prêter attention, car il devient contre productif.
"Relativiser : un examen ne définit pas une personne"
- Quels conseils donneriez-vous à un candidat qui va passer un examen pour diminuer son stress ?
D’abord, préparer l’examen de façon régulière permet de réduire l’anxiété liée à l’imprévu. Ensuite, il est important de s’accorder des pauses, de bien dormir et de maintenir une bonne hygiène de vie. La respiration abdominale, la cohérence cardiaque ou la visualisation positive sont aussi de très bons outils.
Enfin, relativiser : un examen ne définit pas une personne. Il est utile de se dire que faire de son mieux est déjà un bel objectif.
Stress des examens : "le soutien affectif est souvent plus efficace que les conseils pratiques"
- Comment aider son enfant ou un ami s’il stresse trop avant une épreuve ?
L’écoute est primordiale. Il ne s’agit pas de minimiser son stress (“mais non, tu vas y arriver”), mais de l’accueillir ("je vois que tu es très stressé, tu veux en parler ?"). On peut proposer de l’aider à s’organiser, de faire des pauses ensemble, ou de l’accompagner dans des techniques de relaxation.
Le soutien affectif est souvent plus efficace que les conseils pratiques. Ce qui compte, c’est qu’il se sente soutenu sans pression supplémentaire et non pas l’objet d’un enjeu parental.