Graisses

Pourquoi prend-on du ventre à 40 ans ? Le mécanisme enfin expliqué

Des chercheurs ont découvert qu’à partir de la quarantaine, notre corps produit un nouveau type de cellules graisseuses abdominales responsables de l’augmentation du tour de taille. Leur étude ouvre la voie à de potentiels traitements pour prévenir l'obésité.

  • Liudmila Chernetska / istock
  • 27 Avr 2025
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    C'est presque inéluctable : malgré une alimentation saine et une activité physique régulière, notre tour de taille a tendance à s’élargir autour de 40 ans. Mais pourquoi prend-on spécifiquement du ventre à partir de cet âge moyen ? Une nouvelle étude, publiée dans la revue Science, pourrait enfin expliquer ce phénomène.

    Une nouvelle cellule graisseuse spécifique à l'âge moyen

    Aux Etats-Unis, des chercheurs du City of Hope Medical Center et de l'UCLA ont mis en lumière l'apparition d'un type inédit de cellule graisseuse durant la quarantaine. "Le vieillissement déclenche l'arrivée d'un nouveau type de cellule souche adulte et renforce la production massive de nouvelles cellules graisseuses, notamment autour du ventre", expliquent-ils dans un communiqué.

    Les scientifiques ont observé, chez des souris, que plus de 80 % des cellules graisseuses abdominales étaient nouvellement formées à l'âge équivalent à la quarantaine humaine, contre presque aucune chez les jeunes souris. Ce processus mène à l'expansion du tour de taille, à la diminution de la dépense énergétique et à une résistance accrue à l'insuline - autant de facteurs de risque pour le diabète et les maladies cardiovasculaires.

    Dans le détail, l’équipe a identifié une nouvelle cellule qui agit en précurseur, baptisée "CP-A" (committed preadipocyte, age-enriched). Ces CP-A apparaissent spécifiquement à l'âge moyen et se distinguent par leur capacité exceptionnelle à se multiplier et à se transformer en cellules graisseuses. "Alors que la plupart des cellules souches adultes perdent leur capacité à se multiplier avec l'âge, c'est l'inverse pour les CP-A : le vieillissement déclenche leur puissance à évoluer et à se propager", résument les chercheurs. En transplantant des cellules CP-A de souris âgées dans des jeunes souris, ils ont pu confirmer que ces cellules gardaient leur comportement agressif de production de graisse, indépendamment de l'environnement.

    Mieux traiter l'obésité liée à l'âge

    L'équipe scientifique a également identifié le récepteur LIFR (Leukemia Inhibitory Factor Receptor) comme essentiel à l'activation des CP-A. En bloquant ce récepteur avec des médicaments, ils ont réussi à empêcher l'expansion de la graisse viscérale chez les souris. "Notre recherche indique que LIFR joue un rôle crucial pour déclencher la création de nouvelles cellules graisseuses", précisent les auteurs.

    Le gain de poids à l'âge moyen n'est donc pas uniquement lié à des habitudes de vie, mais à un processus biologique programmé, concluent-ils. Comprendre ce mécanisme pourrait permettre de développer, un jour, des traitements pour prévenir l'obésité et prolonger la santé au fil des années.

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    JDF