Médecine générale

Violence envers les médecins : pourquoi est-il si important de signaler un acte subi ?

A l'occasion de la journée européenne de lutte contre les violences envers les médecins, le Conseil national de l'Ordre rappelle l'importance pour soi et pour le collectif de déclarer toute violence subie. Et on vous explique comment et pourquoi.

  • AaronAmat/istock
  • 17 Mar 2023
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    La jeune journée européenne de lutte contre les violences envers les médecins et les professionnels de santé s'est déroulée le 12 mars.

    Le Conseil national de l'Ordre des médecins saisit l'occasion pour rappeler aux médecins l'importance de déclarer « tous les actes de violence de quelque nature que ce soit, dont ils ont été les victimes dans leur exercice » explique le communiqué de presse. Comment et pourquoi déclarer ? On fait le point.

    Le signalement en pratique : une démarche simple et rapide

    En pratique, lorsqu'un médecin est victime d'un acte de violence (agression physique ou verbale mais aussi vol, vandalisme ou encore intrusion dans le cabinet...), il est encouragé à remplir une fiche de signalement à transmettre à son Conseil départemental de l'Ordre des médecins (CDOM).

    La démarche peut facilement être réalisée en ligne en quelque clics, une version papier est également téléchargeable sur le même lien. La fiche recueille diverses informations sur l'acte :  agresseur, victime, type de violence subie, date, lieu, mode d'exercice...

    Le signalement permet pour le médecin agressé de recevoir un soutien du CDOM sous forme d'un « accompagnement confraternel, rapide et efficace » explique l'institution. Au-delà du signalement à l'instance, le CNOM encourage aussi les médecins à porter plainte devant tout acte de violence et rappelle que les CDOM se constituent systématiquement partie civile à leurs côtés devant les tribunaux.

    L'utilité collective des signalements

    Signaler à son Conseil départemental tout acte de violence subie dans l'exercice de ces fonctions de médecins a aussi une utilité collective. L'ensemble des signalements recueillis permet en effet, par l'intermédiaire d'une instance dédiée, l'Observatoire national pour la sécurité des médecins, une meilleure connaissance des problèmes de sécurité rencontrés par les médecins ainsi que leurs causes. Il publie chaque année une enquête qui recense et analyse statistiquement les violences faites aux médecins.

    Et l'Observatoire est surtout l'interlocuteur des pouvoirs publics à ce sujet et étudie avec eux les réponses possibles à cette problématique. Le partenariat a déjà permis de mettre en place des mesures concrètes : numéro d'accès direct à la cellule de sécurité départementale dédiée aux médecins ou encore référent-sécurité dédié au sein des services de police et de gendarmerie.

    Et évidemment plus le nombre de signalements est grand, plus l'impact auprès des pouvoirs publics pourra être important : on ne signale donc pas que pour soi mais aussi pour protéger à l'avenir les autres.

    Des outils de prévention disponibles pour limiter les risques de violence

    Le CNOM et le CDOM rappellent aussi l'existence d'outils pour prévenir les violences : guide pratique pour la sécurité des professionnels de santé, fiche pratique pour la gestion et la prévention des conflits ainsi qu'une affiche d'information pour sensibiliser les patients aux gestes et comportements à adopter pour éviter les conflits avec leur médecin.

     

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    JDF