Pédiatrie

Schizophrénie : détecter les troubles avant le 1er épisode psychotique aigu

Demander à des jeunes patients à risque de schizophrénie de répondre à une vingtaine de questions du PQ-B (Prodromal Questionnaire, Brief Version) sur une tablette avant leur rendez-vous pourrait aider les médecins à mieux les identifier et donc à les prendre en charge plus précocément.

  • tommaso79/iStock
  • 21 Février 2023
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    Les technologies sont souvent d’une grande aide pour la recherche et la santé, et cette nouvelle étude ne fait pas exception.

    D’après une étude de l’UC Davis Health, un centre médical aux Etats-Unis, un simple questionnaire de 21 points permettrait de doubler le nombre de jeunes atteints de symptômes de psychose - comme des hallucinations ou des délires, par rapport à un diagnostic clinique.

    Le questionnaire permet un diagnostique précoce de schizophrénie

    "L'ajout d'un bref outil de dépistage lors de l'évaluation initiale peut faire une différence considérable dans la prise de décision clinique, en vous aidant à réaliser qu'une personne a besoin de soins spécialisés", a déclaré Tara A. Niendam, premier auteur de l'étude, professeur et directeur exécutif des programmes de santé à l'UC Davis Early Psychosis Programs.

    Cet outil a été utilisé dans plusieurs centres de santé mentale par des jeunes âgés de 12 à 30 ans avant leur visite avec un spécialiste. Connu sous le nom de PQ-B (Prodromal Questionnaire, Brief Version), le questionnaire comprenait des questions comme : "Votre environnement familier vous semble-t-il parfois étrange, déroutant, menaçant ou irréel ?" et "Avez-vous vu des choses que d'autres personnes ne peuvent pas voir ou ne semblent pas voir ?".

    Si le score du questionnaire était égal ou supérieur à 20, le participant se voyait proposer une orientation vers une structure spécialisée pour une évaluation plus approfondie.

    Un questionnaire 2 fois plus efficace que le diagnostic clinique

    En tout, les chercheurs ont évalué les données de 2.432 personnes dans les sites pratiquant le dépistage actif avec le questionnaire et de 2.455 personnes dans les sites pratiquant le dépistage habituel, sans questionnaire.

    "Les sites de dépistage actif ont rapporté un taux de détection significativement plus élevé des troubles du spectre de la psychose, avec 136 cas (5,6%), contre 65 (2,6%) dans les sites qui n'ont pas utilisé le dépistage par tablette”, indiquent les auteurs.

    Les résultats de cette étude ont mis en lumière une problématique de taille puisqu’ils soulignent que nombre de jeunes à risque de psychose ne sont pas identifiés avec le système actuel, aux Etats-Unis, et ne bénéifient pas d'une prise en charge précoce évant le passage à des formes plus sévères. 

    En France, au moins 15.000 nouveaux jeunes par an présentent un premier épisode psychotique, et ils ne sont pas tous pris en charge.

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