Diabétologie

Diabète de type 2 : étude du déclin cognitif des jeunes patients

Une étude longitudinale montre que sur une durée moyenne de 4 ans, les sujets diabétiques de type 2 de moins de 60 ans auraient un déclin cognitif plus rapide et une atrophie cérébrale plus importante que les sujets non diabétiques.

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  • 26 Jan 2023
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    Il est désormais connu que le diabète de type 2 (DT2) est un facteur de risque de démence, et même que ce risque est doublé si le début du diabète survient avant l’âge de 60 ans. Devant l’abaissement progressif de l’âge moyen de découverte du diabète et à la forte augmentation de son incidence, on peut anticiper une forte augmentation du nombre de patients déments dans les années à venir qui pourrait devenir un problème de santé publique.

    En conséquence, il semble important de mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent cette association, afin de développer des prises charge préventives spécifiques.

    Une population d’étude jeune

    Dans un article paru en Décembre 2022, une étude de cohorte longétudinale Coréenne dont l’âge moyen est de 58,9 ans avec une prévalence des maladies cardiovasculaires de 10,7 %, chacun des 2 377 patients inclus (765 diabétiques et 1 612 contrôles) a eu un suivi métabolique moyen de 10 ans avant de bénéficier de deux explorations neurocognitives.

    Ces explorations étaient séparées en moyenne de 4,2 ans, et consistaient en l’association de tests neuropsychologiques et d’une évaluation des différents volumes cérébraux par IRM cérébrale.

    Détérioration neurocognitive en 4 ans

    Ces explorations ont montré, après ajustements multiples (sur l’âge, le sexe, le tabagisme, la consommation d’alcool, l’activité physique, le niveau éducatif, l’HTA, antécédent de maladie cardiovasculaire), que la détérioration cognitive sur cette courte période était supérieure chez les patients DT2.  

    Ces résultats concernent notamment les fonctions exécutives (β -0,14 [IC95% -0,23 à -0,05], p=0,004) et les capacités d’attention et de concentration (β -0,10 [IC95% -0,19 à -0,01], p=0,034). De même, au niveau cérébral, le volume de matière blanche cérébrale avait plus diminué chez les patients DT2 que chez les contrôles sur ces 4 ans (β -1,96[IC95% -3,73 à -0,18], p=0,031). En revanche, il n’existait de différence d’évolution des fonctions cognitives globales ou du volume de la substance grise.

    Un coupable : l’hyperglycémie chronique

    Il est intéressant de noter qu’au sein du groupe des patients DT2, il existait une corrélation inverse, significative, entre l’évolution de ces fonctions exécutives sur 4 ans et l’HbA1c moyenne des 10 dernières années (β -0,818 [IC95% -1,290 à -0.346], p<0,001).

    En conclusion, le surrisque de démence chez les patients DT2 jeunes et sans maladie cardiovasculaire associée semble directement lié à l’hyperglycémie chronique antérieure, ce qui appuie les recommandations d’objectifs glycémiques strictes chez ces patients.

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    JDF