Neurologie

THS : il pourrait réduire le risque d'Alzheimer chez les femmes à risque

Le traitement hormonal substitutif (THS) pourrait réduire le risque de maladie d'Alzheimer chez certaines femmes à haut risque, possédant le gène APOE4.

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  • 16 Jan 2023
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    Le risque de maladie d’Alzheimer est plus élevé chez les femmes que chez les hommes. Les conséquences métaboliques de la baisse des œstrogènes pendant la ménopause pourrait accélérer la neuropathologie chez les femmes. L'utilisation du traitement hormonal substitutif (THS) dans la prévention du déclin cognitif a donné des résultats contradictoires.

    Dans une nouvelle étude, le THS, qui peut aider à contrôler les symptômes de la ménopause, a été associé à une meilleure mémoire et à des volumes cérébraux plus importants chez les personnes porteuses d'un gène appelé APOE4, connu pour augmenter le risque de maladie d'Alzheimer.

    Meilleure indice de mémoire

    Les utilisatrices du THS APOE4 auraient le score le plus élevé de l'indice de mémoire différée au test RBANS (interaction p-APOE*THS = 0,009) par rapport aux personnes non porteuses de l'APOE4, avec des volumes entorhinal (gauche) et amygdalien (droit et gauche) 6 à 10% plus importants (interaction p = 0,002 et 0,005 respectivement).

    L'introduction plus précoce du THS serait associée à des volumes hippocampiques plus importants à droite (β standardisé= -0,555, p=0,035) et à gauche (β standardisé= -0,577, p=0,028) uniquement chez les porteuses de l'APOE4.

    Une étude anglaise rétropective

    L'étude, a été réalisée en Grande-Bretagne et a été publiée dans la revue Alzheimer's Research & Therapy. Elle a examiné les données de 1 178 femmes participant à « l’European Prevention of Alzheimer's Dementia initiative », qui étudie la santé cérébrale des participantes au fil du temps.

    Toutes les femmes qui ont participé à cette étude européenne avaient plus de 50 ans et n'avaient pas reçu de diagnostic contre la démence au moment de leur inclusion. L'étude a ensuite examiné les résultats de différents tests cognitifs (RBANS ou Repeatable Battery for the Assessment of Neuropsychological Status total score) et les volumes cérébraux enregistrés par IRM.

    Amélioration des performances

    L'introduction d'un THS serait donc associée à une amélioration de la mémoire différée et à des volumes entorhinal et amygdalien plus importants chez les porteuses de l'APOE4 uniquement. Il pourrait donc s'agir d'une stratégie ciblée efficace pour atténuer le risque élevé de maladie d’Alzheimer au cours de la vie dans ce vaste sous-groupe de population à risque APOE4.

    La confirmation de ces résultats dans le cadre d'un essai comparatif randomisé adapté avec un recrutement prospectif basé sur le génotype APOE est cependant nécessaire pour établir la causalité de ce qui n’est pour l’instant qu’une association.

    L'autre grande nouvelle est que l'utilisation du THS semble être surtout bénéfique chez les femmes qui l'ont commencé pendant la périménopause ou au début de la période post-ménopausique.

    Des résultats encourageants

    Il s'agit d'une étude observationnelle et non d'un essai clinique randomisé, et elle n'a pas permis de déterminer si les femmes étudiées ont réellement développé une démence.

    Alzheimer's Research UK a déclaré à la BBC que les résultats étaient encourageants et que le THS pouvait avoir des effets bénéfiques sur les fonctions cognitives, en particulier chez les femmes porteuses du gène APOE4, mais que les résultats devaient être confirmés par des essais randomisés. D'autres études sont, par ailleurs, nécessaires pour mieux comprendre le lien entre le THS et les modifications des cognitions.

    Bien que le gène APOE4 augmente le risque de maladie d'Alzheimer, les personnes porteuses de ce gène ne développeront pas nécessairement cette maladie.

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    JDF