Pneumologie

BPCO : intérêt de la télé-réhabilitation, supervisée ou non

Les effets à long terme de la télé-réhabilitation comparée à un  entraînement non supervisé sont favorables , en diminuant le nombre d’hospitalisations par rapport aux soins standards. L’accès à la télé-réhabilitation et ses stratégies d émises en place doivent être largement développées, et proposés à tous les patients atteints de BPCO.

  • 12 Jan 2023
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    Une étude, dont les résultats sont parus en décembre 2022 dans l’American Critical Care Medicine, a cherché à évaluer l’intérêt de la télé-réhabilitation, supervisée ou non chez les patients atteints de BPCO, en la comparant aux soins standards. Il s’agit d'une étude randomisée, internationale, au cours de laquelle des patients atteints de BPCO ont été séparés en trois groupes : un groupe a bénéficié de télé -réhabilitation, un deuxième groupe a effectué un entraînement non supervisé et le troisième groupe était le groupe témoin qui n’a bénéficié que des soins standards. Au total, 120 patients ont été randomisés. Le critère principal de jugement était le nombre d’hospitalisations et de passages aux urgences. Les critères secondaires étaient le temps écoulé à partir du premier événement ayant motivé la télé-réhabilitation, la dyspnée, la capacité physique, la qualité de vie, l’humeur et l’impression subjective de changement.

     

    Un accès difficile à la télé-réhabilitation et une observance moyenne

    Les auteurs de ce travail sont partis de l’observation que de nombreux patients n’ont pas encore accès à la réhabilitation pulmonaire alors que cette stratégie thérapeutique a déjà montré ses avantages. De plus, un certain nombre de  patients ayant  eu un accès à la réhabilitation pulmonaire ne l’ont pas terminée, soit par manque de motivation soit par manque d’accompagnement, ce qui rend le maintien de l’exercice physique régulier sur le long terme difficile. C’est pourquoi les auteurs de cette étude ont choisi d’observer et comparer trois groupes de patients afin de savoir si l’absence de supervision pouvait contribuer à l’échec de cette stratégie thérapeutique efficace. Ces patients ont donc effectué des exercices sur tapis roulant, à leur domicile, en auto-gestion, tandis que les autres étaient assistés par un physiothérapeute. Ces deux groupes ont été comparés à un groupe de patients n’ayant pas bénéficié de réhabilitation.

     

    Moins d’hospitalisations avec la télé-réadaptation

    Les résultats de ce travail ont montré que le taux d’incidence des ré-hospitalisations et des passages aux urgences était significativement plus faible dans les deux groupes ayant bénéficié de réhabilitation, supervisée ou non, que dans le groupe témoin. De plus ces deux groupes de patients ont connu une meilleure qualité de vie sur le long terme, puisque dans amélioration significatives de tous les paramètres observés, notamment de la capacité d’exercice, ont été observés plus d’un an après la télé-réhabilitation. Compte tenu des résultats de ce travail, il semblerait que la télé-réhabilitation supervisée donne des résultats équivalents à la réhabilitation non supervisée. Cette stratégie thérapeutique et les conditions selon lesquelles elle sont mises en place est donc à adapter individuellement.

     

    En conclusion, la télé-réhabilitation, supervisée ou non, montre une efficacité indiscutable sur le nombre de réhospitalisassions, de passages aux urgences et sur la qualité de vie des patients BPCO. Elle doit être largement proposée et adaptée pour que le plus grand nombre en bénéficie et elle doit s’intégrer aux protocoles de soins standards.

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    JDF