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Prothèse mammaire : risque faible de lymphome après mastectomie pour cancer du sein

Les prothèses mammaires mises en place après une mastectomie pour cancer du sein seraient associés à un très faible risque de lymphome anaplasique à grandes cellules du sein. Un niveau pas suffisant pour contre-indiquer cette opération.

  • YakubovAlim/istock
  • 05 Déc 2022
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    Après mastectomie pour cancer du sein, la majorité des femmes ont une reconstruction mammaire par prothèse. Plusieurs séries de la littérature ont révélé l’existence de malades atteintes de lymphome anaplasique à grandes cellules du sein, mais une surreprésentation des patientes ayant subi une chirurgie reconstructive par rapport à celles qui ont eu une chirurgie esthétique a été mise en évidence. Ceci a conduit certains chercheurs à suggérer que le lymphome anaplasique à grandes cellules pourrait être plus fréquent chez les femmes atteintes d'un cancer du sein ou ayant un risque génétique de cancer du sein.

    Une nouvelle étude parue dans JAMA Network devrait rassurer les femmes opérées pour cancer du sein. L'étude montre que le risque de développer un lymphome anaplasique à grandes cellules du sein après une chirurgie reconstructive est extrêmement faible : chaque année, environ 12 cas devraient se produire pour un million de femmes ayant subi une chirurgie reconstructive, ce qui ne devrait pas empêcher de telles reconstructions selon les auteurs.

    Un registre national des cancers

    Bien que l'étude ait révélé que les femmes ayant reçu des implants mammaires post-mastectomie présentent un risque plus élevé de cancer du sein anormal que les femmes en général (chaque année, 0,3 cas est prévu pour un million de femmes dans la population générale), « il convient de noter que ce lymphome du sein est un cancer très rare, a déclaré le responsable de l'étude », le Pr David Horowitz, du Vagelos College of Physicians and Surgeons de l'université Columbia.

    « Parmi les 57 000 femmes de l'étude, seuls cinq cas de lymphome anaplasique à grandes cellules du sein ont été diagnostiqués au cours des 421 000 années de suivi combinées ».

    Un élément qui n’empêche pas la reconstruction

    L'incidence du lymphome anaplasique à grandes cellules (ALCL), a augmenté ces dernières années, et cette augmentation a été attribuée à l'utilisation croissante d'implants mammaires texturés. Compte tenu de cette tendance, certaines patientes atteintes d'un cancer du sein et ayant subi une mastectomie peuvent se demander si les avantages d'avoir des implants reconstructeurs valent le risque de développer un second cancer. Pourtant, pour de nombreuses femmes, la reconstruction mammaire après une mastectomie est extrêmement importante pour la qualité de vie.

    Sur la base des résultats de cette étude, tout en se souvenant que le délai d’apparition d’un lymphome anaplasique à grandes cellules peut être parfois très long, les auteurs de l’étude ne pensent pas qu'il faille dissuader les femmes d'avoir recours à une reconstruction mammaire par implants après une mastectomie pour cancer uniquement sur la base du risque très faible de lymphome anaplasique à grandes cellules. Une surveillance sera suffisante.

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    JDF