Médecine générale

Exercice de groupe : des conditions de travail plus satisfaisantes

Quelles sont différences en termes de temps de travail, de congés et de satisfaction entre les médecins généralistes exerçant seuls ou en groupe ? Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques livre quelques réponses. 

  • demaerre/istock
  • 13 Mai 2022
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    Moins de travail hebdomadaire, plus de congés et une plus grande satisfaction entre vie professionnelle et vie personnelle pour les médecins exerçant en groupe par rapport à ceux exerçant seuls : c'est la conclusion d'une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES).

    Les auteurs ont comparé les temps de travail et les activités exercées selon le mode d'exercice, seul, en groupe avec uniquement des médecins généralistes ou en groupe pluriprofessionnel.

    Parmi les 3 300 médecins généralistes libéraux interrogés en 2019, la majorité, 61% exerçaient en groupe leur activité, avec une proportion quasi similaire pour l'exercice avec d'autres médecins généralistes (32%) ou avec d'autres professionnels paramédicaux (29%). Les médecins exerçant seuls étaient plutôt âgés, avec une moyenne d'âge à 58 ans et majoritairement des hommes (71%).

    Jusqu’à 5 heures de travail hebdomadaire en moins

    Quels que soient les territoires, les médecins exerçant seuls travaillent plus que ceux en groupe. Ils déclarent travailler en moyenne 55,4 heures par semaine soit environ deux heures de plus que ceux qui exercent en groupe pluriprofessionnel déclarant 53,1 heures hebdomadaires et quasiment cinq heures de plus que ceux exerçant avec d'autres médecins généralistes (50,7 heures hebdomadaires).

    Les différences, observées entre un exercice seul et un exercice en groupe pluriprofessionnel, sont davantage associées au profil spécifique des médecins (caractéristiques individuelles et lieu d'exercice) qu'aux effets propres des modèles d'exercice. Par contre, les auteurs ont montré que travailler en groupe mono-disciplinaire est associé à une réduction significative, indépendante du sexe, de l'âge et du territoire d'exercice, du volume horaire hebdomadaire de plus 3 heures.

    L'étude met également en évidence deux autres paramètres influençant le temps de travail hebdomadaire : le lieu d'exercice et le sexe du médecin. Ainsi le temps de travail déclaré était significativement plus élevé quel que soit le mode d'exercice dans les zones défavorisées en termes de ressources économiques et/ou médicales par rapport aux villes-centres. Et les femmes médecins déclarent travailler en moyenne plus de 5 heures de moins par semaine que leurs confrères masculins. Les auteurs précisant que les résultats concordaient avec ceux d'études antérieures « qui associent notamment ces écarts à la présence d'enfants dans le foyer ».

    L'influence sur l'équilibre vie professionnelle et vie personnelle

    Globalement les médecins exerçant en groupe se déclarent plus satisfaits de l'équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle. Une plus grande satisfaction que les auteurs attribuent à « leurs différents temps de travail hebdomadaires et temps de congés ».

    Car en plus d'un temps de travail hebdomadaire inférieur, les généralistes exerçant en groupe ont davantage de congés individuels par rapport aux généralistes exerçant seuls. Alors que ces derniers ont en moyenne 5,6 semaines de congés par an, ceux exerçant avec d'autres généralistes ont une semaine supplémentaire et ceux exerçant en groupe pluriprofessionnel presque 5 jours supplémentaires.

    Mais plus de congés annuels et moins de temps de travail hebdomadaire ne sont pas les seuls paramètres d'une meilleure qualité de vie. Il y a aussi l'exercice en maison de santé pluridisciplinaire, notamment celles ayant signé l'accord conventionnel interprofessionnel (ACI). En effet les auteurs révèlent qu'à temps de travail égal, les médecins exerçant dans ces structures ont 55% plus de chances que les médecins exerçant seuls d'être satisfaits ou très satisfaits de leur équilibre vie professionnelle-vie personnelle.

    L'étude ne permet pas d'établir de relation causale mais pour les auteurs l'explication pourrait être la suivante « les spécificités de l’exercice en MSP ACI – cahier des charges spécifique, dossiers partagés, temps de coordination dédiés, rémunération additionnelle de la structure, etc. – semblent satisfaisantes pour les médecins généralistes et ce, au-delà des conséquences qu’elles peuvent avoir sur les temps de travail ».   

    L'avenir libéral sous forme de maisons de santé pluriprofessionnelles ?

    L'exercice en maison de santé pluriprofessionnelles se développe assez rapidement. Leur nombre est en effet passé de 20 en 2018 à plus de 1800 l'année dernière.

    Vu la satisfaction que cela semble apporter aux médecins y exerçant, on peut penser que ce modèle sera pérenne et est réellement une solution pour rendre plus attractive la médecine libérale.

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    JDF