Rhumatologie

Coxarthrose modérée : supériorité des infiltrations de corticoïdes à 6 mois

Les injections intra-articulaires de corticoïdes pourraient avoir des effets bénéfiques plus durables sur la douleur de la hanche que les meilleurs soins actuels.

  • Shidlovski/istock
  • 07 Avr 2022
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    L'arthrose de la hanche est l'une des principales causes d'invalidité et la plupart des recommandations conseillent de combiner des traitements non médicamenteux et médicamenteux pour le traitement de la coxarthrose.

    Les corticoïdes peuvent être injectés directement dans l’articulation pour réduire la douleur et les épanchements. Certains essais ont montré un bénéfice clinique jusqu’à huit semaines après l’infiltration chez des patients souffrant de coxarthrose, mais dans l'ensemble, les données scientifiques sont contradictoires.

    Selon une nouvelle étude randomisée, publiée dans The BMJ, les infiltrations intra-articulaires d’un corticoïde retard semblent entraîner un soulagement plus important de la douleur et une meilleure activité fonctionnelle sur une période allant jusqu'à quatre mois, des résultats significativement meilleurs que les traitements actuellement recommandés chez les adultes souffrant de coxarthrose.

    Bénéfice significatif sur la douleur à 6 mois

    À 6 mois, les participants du groupe meilleur traitement actuel plus injection intra-articulaire écho-guidée de triamcinolone et lidocaïne ont une plus grande réduction de l'intensité de la douleur (score moyen de -1,4 sur l'échelle de la douleur) par rapport à ceux recevant le meilleur traitement actuel seul (p<0.001) et par rapport au meilleur traitement actuel plus injection intra-articulaire écho-guidée de lidocaïne (score moyen de -0,5 ; NS).

    Globalement, des différences plus importantes sont observées aux premières évaluations (deux semaines et deux mois) qu'aux évaluations ultérieures (quatre et six mois).

    Les participants du groupe injection intra-articulaire écho-guidée de triamcinolone et lidocaïne sont plus susceptibles de répondre au critère de définition d’une douleur faible (un score inférieur à 5 sur l'échelle de douleur) à deux semaines et à deux et quatre mois que ceux du groupe.

    Améliorations fonctionnelles jusqu’à 6 mois

    Des améliorations plus importantes de la capacité fonctionnelle et de l'auto-efficacité face à la douleur ont également persisté jusqu'à quatre mois dans le groupe meilleur traitement actuel plus injection intra-articulaire écho-guidée de triamcinolone-lidocaïne par rapport aux personnes ayant reçu le meilleur traitement actuel.

    A six mois, les participants du groupe meilleur traitement actuel plus injection intra-articulaire écho-guidée de triamcinolone-lidocaïne sont plus susceptibles d'être satisfaits des soins et du traitement reçus que ceux recevant le meilleur traitement actuel (58,2% contre 34%) et sont plus susceptibles de dire qu'ils ne sont pas limités dans leurs activités habituelles à cause de la douleur de la hanche (66,7% contre 44,6%).

    Sept événements indésirables graves ont été enregistrés, dont l'un (une infection bactérienne) a été considéré comme possiblement lié aux infiltrations, et les chercheurs affirment que la prudence doit être de mise chez les patients qui ont des facteurs de risque ou des signes d'infection.

    Une étude randomisée en simple aveugle

    L'essai HIT (Hip Injection Trial) est un essai pragmatique, à trois bras, à groupes parallèles, en simple aveugle, contrôlé et randomisé, dans lequel 199 adultes âgés de ≥40 ans souffrant d'arthrose de la hanche avec une douleur au moins modérée ont été randomisés en trois groupes : 67 ont été assignés dans le groupe conseils et éducation (meilleur traitement actuel), 66 dans le groupe meilleur traitement actuel plus une injection écho-guidée de 40 mg d'acétonide de triamcinolone et de 4 ml de lidocaïne à 1%, et 66 dans le groupe meilleur traitement actuel plus une injection guidée par ultrasons de 5 ml de lidocaïne à 1%.

    Les participants des groupes injection écho-guidée ne connaissaient pas le type d'injection qu'ils recevaient. Le critère principal est l'intensité actuelle de la douleur à la hanche (échelle d'évaluation numérique de 0 à 10) sur une période de six mois. Les résultats ont été autodéclarés à deux semaines, puis à deux, quatre et six mois.

    En pratique

    Chez les patients souffrant d'une arthrose de la hanche légère à modérée, une injection de corticoïdes et d'anesthésique local écho-guidée, accompagnée de conseils et d'une éducation, entraîne une plus grande réduction de la douleur et une amélioration de la capacité fonctionnelle de la hanche sur six mois, par rapport aux conseils et à l'éducation seuls. L'amélioratioin est également significative à 2 mois versus lidocaïne seule.

    D’après les auteurs, ces résultats fournissent des éléments pour faire évoluer les recommandations internationales et offrent un nouveau choix aux patients.

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    JDF