Addictologie

Overdoses : en France, les opiacés et la méthadone ont pris le pas sur l’héroïne

Le mercredi 31 août 2016, c’est la Journée Mondiale de Sensibilisation aux Overdoses. En France, même si la situation est meilleure qu’ailleurs, ce risque est en recrudescence et la prévention des overdoses reste un enjeu.

-Actualités-

Par le Dr Jean-Paul Marre
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Mel Evans/AP/SIPA

29 Août 2016

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Plusieurs politiques de réduction des risques ont conduit la France à être un des pays d’Europe où le taux de mortalité par overdose est le plus faible. C’est le résultat de la mise à disposition plus large et plus facile des médicaments et des produits de substitution aux opiacés, ainsi que d’un meilleur accès aux soins.

Nouveaux comportements

Néanmoins la situation française apparaît encore préoccupante, car la proportion de décès par overdose est à nouveau en augmentation. Ce qu’il faut surtout bien comprendre, d’après le Dr Jean-Pierre Daulouède, psychiatre-addictologue, et l’un des pionniers des traitements de substitution dans les addictions, c’est que ces overdoses ne concernent pas que l’héroïne. Certes, on continue à observer les overdoses à l’héroïne, en particulier en sortie de prison et chez les usagers qui ont été sevrés, car ceux-ci ont altéré leur tolérance aux opiacés. Mais surtout, on voit apparaître des overdoses à des morphiniques utilisés comme médicaments, en particulier les formes retard, et des overdoses à la méthadone : la proportion de décès liés à la méthadone est en augmentation en 2014 par rapport à 2013 selon les résultats de l’étude DRAMES (Décès en Relation avec l’Abus de Médicaments).

Eduquer les usagers et leur entourage

Pour lutter contre les overdoses, il existe des centres spécialisés sur tout le territoire, les CSAPA, et des salles d’injections spécialisée ou « salles de shoot ». Mais la meilleure prévention repose sur le dépistage et l’éducation de l’usager, de sa famille et de toutes les personnes impliquées dans son environnement. L’usager doit être formé à évaluer correctement la qualité de l’héroïne et à ne pas mélanger les produits, afin de ne pas faire d’erreur de dosage. L’usager et sa famille doivent être formés à reconnaître les signes d’overdose aux opioïdes et à appeler les secours très vite, car des solutions thérapeutiques existent, comme la naloxone, disponible dans tous les SAMU/SMUR. L'amélioration de son accessibilité devrait permettre de réduire encore les décès.