Oncologie digestive
Cancer du pancréas : la chirurgie peut améliorer la survie après chimiothérapie
Dans le cancer du pancréas de stade II, les malades qui reçoivent une chimiothérapie avant chirurgie de résection vivraient près de deux fois plus longtemps qu’après chimiothérapie seule.
- Dr_Microbe/istock
Les patients atteints d'un cancer du pancréas de stade II, c’est-à-dire avec extension loco-régionale (4 cm ou 1 à 3 ganglions voisins), qui sont traités par chimiothérapie suivie d'une résection chirurgicale, vivent en moyenne 19,75 mois, tandis que ceux qui n’ont reçu qu'une chimiothérapie vivent en moyenne 10,12 mois.
Ces données sont issues d’une étude rétrospective publiée dans le Journal of the American College of Surgeons.
La chirurgie peut améliorer la survie
Les chercheurs ont examiné les données de la National Cancer Database (NCDB), un programme conjoint de l'American College of Surgeons et de l'American Cancer Society.
Sur un total de 11 699 patients atteints d'un cancer du pancréas de stade II, 9 521 (81,4%) ont été traités par chimiothérapie seule, tandis que 2 178 (18,6%) ont subi une résection chirurgicale et avaient des marges positives (R1 ou R2). Dans le groupe chirurgical, 1 836 (84,3%) ont subi une chirurgie d'emblée et 342 (15,7%) ont reçu une chimiothérapie suivie d'une chirurgie.
Les patients R1 ou R2 ayant reçu une chimiothérapie avant la résection ont la meilleure survie globale avec une moyenne de 19,75 mois, suivis du groupe ayant subi une chirurgie d'emblée avec une survie moyenne de 17,77 mois, et du groupe ayant reçu une chimiothérapie seule avec une survie moyenne de 10,12 mois.
Améliorer le pronostique des stades II R1/R2
Chez les patients de stade II, les chances de résection chirurgicale d’un cancer du pancréas ne sont pas négligeables, même après qu'il se soit propagé localement à proximité des vaisseaux sanguins. Si l'objectif de la résection est d'enlever tout le tissu tumoral, il peut être difficile à atteindre, surtout si le cancer s'est propagé aux vaisseaux sanguins qui irriguent le foie et l'intestin grêle.
L'état de la marge, ou la quantité de tissu cancéreux restant après l'opération sur les bords de la zone réséquée, est un facteur prédictif important de la survie après une opération du cancer du pancréas. Les patients qui n’ont plus aucun tissu cancéreux après la résection (R0) ont une meilleure survie que les patients chez qui il reste des quantités microscopiques (R1) ou macroscopiques (R2) de tissu cancéreux après la résection.
Les résultats de cette étude confirment les recommandations actuelles et montrent que la chimiothérapie peut améliorer les chances de réussite de la chirurgie, car environ un cas limite sur trois serait résécable après chimiothérapie.








