Diabétologie
Cancers : désormais la première cause de décès chez les diabétiques
Comme dans la population générale, la mortalité globale et cardiovasculaire a nettement diminué depuis une vingtaine d’années chez les diabétiques, qui décèdent désormais plus souvent de cancers que de maladies cardiovasculaires.
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Alors que la prévalence du diabète augmente dans les pays industrialisés, la mortalité cardiovasculaire connait parallèlement une baisse continue.
Un constat qui a conduit une équipe de chercheurs britanniques à s’interroger sur l’évolution éventuelle des causes de décès chez les diabétiques, qui classiquement meurent de maladies cardiovasculaires.
Baisse de près d’un tiers de la mortalité
Cette étude épidémiologie, dont les résultats sont publiés dans le Lancet, a inclus près de 314 000 sujets diabétiques de type 1 et de type 2 sur la période 2001-2018. Durant ces deux décennies, la mortalité globale dans cette population a baissé de 32% chez les hommes et de 31% chez les femmes, passant de 40,7 à 27,8 décès/1000 personnes/an chez les hommes et de 42,7 à 29,5 décès/1000 personnes/an chez les femmes.
L’amplitude de la baisse est comparable à celle observée chez les non diabétiques (plus de 200 000 sujets appariés pour le sexe et l’âge), mais toujours avec une différence notable en valeur absolue entre diabétiques et non diabétiques. Chez ces derniers, la mortalité globale a en effet été réduite de 41% chez les hommes (passant de 28,4 à 16,7 / 1000 personnes/an) et de 33% chez les femmes (passant de 28,1 à 18,7/1000 personnes/an).
Décès par démences et maladies hépatiques en hausse
L’analyse de l’évolution des décès de 12 causes préspécifiées (maladies coronaire ischémique, accident vasculaire cérébral, autres pathologies vasculaires, maladies rénales, hépatiques, respiratoires, diabète, traumatismes, démence, cancers associés au diabète, autres cancers et autres causes), met en évidence une réduction de toutes ces causes, exception faite des démences et des maladies hépatiques.
Les auteurs précisent que les réductions sont surtout marquées pour la mortalité par maladie coronaire ischémique (-7,2 / 1000 personnes/an), AVC (-3,6/1000 p/an) et diabète (-2,8/1000p/an), chez les hommes comme chez les femmes et de façon comparable à la population témoin non diabétique.
En revanche, chez les diabétiques, les décès liées à une démence sont passés de 0,9/1000p/an à 5,1/1000p/an, et ceux liés à une maladie du foie de 0,5/1000p/an à 0,6/1000p/an. Les décès par cancers ont diminué chez les diabétiques et les non diabétiques, mais de façon plus nette chez ces derniers. Ils sont désormais la première cause de décès chez les diabétiques. Des données qui sont à prendre en compte pour les politiques de prévention et de dépistage.








