Rhumatologie

Spondylarthrite axiale : définition IRM consensuelle des lésions sacroiliaques

Le groupe de travail IRM de l’ASAS a proposé au congrès de l’EULAR des définitions consensuelles de 2 lésions structurelles en IRM (érosion et lésion graisseuse), fortement indicatives d'une spondyloarthrite axiale présente ou à venir.

  • Leonid Eremeychuk/istock
  • 08 Jun 2020
  • A A

    Il est parfois difficile d'établir un diagnostic de spondyloarthrite axiale (axSpA) car l'IRM peut montrer diverses anomalies de l'articulation sacro-iliaque chez les personnes en bonne santé, ressemblant à celles des personnes souffrant d'axSpA.
    Il n'y avait donc pas jusqu’ici de consensus absolu sur ce qui définissait une lésion structurelle de l'articulation sacro-iliaque typique de la spondylarthrite axiale en IRM.

    Le groupe de travail sur l'IRM de l'ASAS (Assessment of SpondyloArthritis International Society) a élaboré de nouvelles définitions de ces 2 lésions qui montrent un degré élevé de spécificité dans l'identification de telles lésions dans la maladie. L’étude a été présentée à l’EULAR 2020, lors du congrès virtuel du fait de la Covid-19.

    Lectures croisées par de nombreux experts

    Le groupe IRM de l'ASAS a généré des définitions de lésions consensuelles actualisées qui décrivent chacune des lésions IRM de l'articulation sacro-iliaque. Ces définitions ont été validées par sept lecteurs experts du groupe MRI ASAS sur les images IRM de la cohorte de classification ASAS et ont été présentées par le professeur Walter Maksymowych, lors du Congrès européen annuel de rhumatologie.

    Le groupe a adopté une approche standardisée pour évaluer les lésions IRM de l'articulation sacro-iliaque sur 148 IRM issues de la cohorte de classification ASAS. Ils ont divisé chaque articulation sacro-iliaque en quadrants et ont évalué ensuite des coupes IRM consécutives.

    Les lecteurs-experts ont d'abord indiqué s'ils ont observé une lésion structurelle définie l’IRM, qu'ils ont ensuite utilisée comme norme de référence. Ils ont ensuite analysé quelles lésions, et dans combien de quadrants ou de coupes de l'articulation sacro-iliaque, reflétaient le mieux ce référentiel.

    Définition des érosions et des lésions graisseuses

    Les chercheurs ont défini une érosion comme « un défect de l'os sous-chondral associé à une perte d'épaisseur totale de l’aspect sombre du cortex sous-chondral, avec une perte de signal sur une séquence pondérée T1, sans suppression de graisse, par rapport à l'aspect brillant normal de la moelle osseuse adjacente ».

    Ils ont défini une lésion graisseuse ou une métaplasie graisseuse comme un « signal lumineux vu sur une séquence pondérée en T1, sans suppression de graisse, qui est plus brillante que la moelle osseuse normale et qui répond aux impératifs suivants : elle est brillante de façon homogène, située dans une zone anatomique typique (plus précisément l'os sous-chondral), et présente une limite nettement définie le long de sa bordure non articulaire avec la moelle osseuse normale ».

    Définition des aspects diagnostiques

    Une érosion dans un quadrant l'articulation sacro-iliaque n'est pas suffisante pour définir une IRM comme positive pour une lésion structurelle définie, d’après le Pr Maksymowych. Mais une érosion dans trois quadrants de l'articulation sacro-iliaque, ou dans deux quadrants et plusieurs tranches consécutives, répond à la désignation d'une lésion structurelle définie. Ce type de lésion s’associe à une spécificité de plus de 95% par une majorité des sept experts.

    Le groupe a également déterminé qu'une lésion graisseuse est typique de spondylarthrite axiale si elle a un aspect blanc homogène sur les scanners pondérés T1 et une limite nettement définie, et si elle a une profondeur horizontale d'au moins 1 cm à partir de la marge articulaire dans au moins un quadrant l'articulation sacro-iliaque.

    Consensus diagnostique

    Le travail du groupe IRM de l’ASA a abouti à la définition consensuelle de deux lésions structurelles de l'articulation sacro-iliaque au cours de la spondylarthrite axiale (érosion et lésion graisseuse), qui reflètent ce qu'une majorité d'experts considèrent une spécificité d'au moins 95. Les valeurs de sensibilité sont de 90% pour une érosion présente dans trois quadrants et de 83% pour une érosion dans deux tranches IRM consécutives ou plus et 59 % pour une lésion graisseuse d'au moins 1 cm de profondeur horizontale à partir de la marge articulaire dans au moins un quadrant de l'articulation sacro-iliaque.

    A 4,4 ans de suivi, ces définitions des 2 lésions prédisent un diagnostic de spondylarthrite ankylosante avec une valeur prédictive positive de plus de 95%.

    Maksymowych WP et al. Ann Rheum Dis, 2020;79 [suppl 1]:53. Abstract OP0079.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.