Gastro-entérologie
Cancer du pancréas : véritable avancée dans le traitement des formes métastasées
Dans le cancer du pancréas métastatique BRCA1/2 muté, un traitement d’entretien par inhibiteur de PARP double la survie après la chimiothérapie à bas de sel de platine. La recherche de la mutation est désormais indispensable.
- yodiyim/istock
Le cancer du pancréas, de diagnostic le plus souvent tardif voire au stade métastatique, a de faibles chances de survie avec les chimiothérapies actuelle. Le séquençage génétique ou la recherche de mutations dans les différents types de cancers afin de leur proposer éventuellement une thérapie ciblée déjà disponible s’applique désormais au pancréas.
Dans le cancer métastatique du pancréas porteur d’une mutation BRCA1/2 (environ 7% des cas), l’adjonction d’un traitement d’entretien par inhibiteur de PARP, après un traitement classique de 1ère ligne de 16 semaines à base de sel de platine, double quasiment la survie (7,4 de PFS versus 3,8 mois ; HR 0.53 et p=0.0038), avec 23% des malades encore en vie à 2 ans de traitement (versus 11,5% dans le groupe placebo). Ces données ont été présentées à l’ASCO (LBA4) et publiées conjointement dans le New England Journal of Medicine.
Une étude randomisée avec l’olaparib
L’étude POLO est une étude randomisée de phase III évaluant, versus placebo, l’intérêt d’un traitement d’entretien par olaparib chez des malades avec cancer du pancréas métastasé BRCA1/2 mutés. L’inhibiteur de PARP a été proposé aux malades qui n’ont pas progressés sous chimiothérapie à base de sel de platine.
A 2 ans, 22,1% des malades sous olaparib, en traitement oral bien toléré, n’ont pas de progression de leur maladie versus 9,6% de ceux qui ont reçu un placebo. La survie globale n’est pas encore évaluable à ce stade mais il s’agira d’une véritable avancée car la médiane de survie globale est généralement de moins de 1 ans dans cette forme de cancer.
Un anti-PARP
L’olaparib est un traitement ciblant les PARP, des enzymes qui sont indispensables à la transcription et à la réparation de l’ADN. L’olaparib et les inhibiteurs de PARP transforment le pronostic des cancers du sein BRCA mutés, mutations héritées qui accroissent les risques de développer différents types de cancers comme le sein, l’ovaire et la prostate.
Une avancée majeure
POLO est la première étude randomisée de phase 3 à valider une approche ciblée basée sur un biomarqueur dans le cancer du pancréas métastatique et elle ouvre une ère d’individualisation du traitement dans ce cancer d’après Hedy Kindler, premier auteur de cette étude. Les données à plus long terme de cette étude sont attendues avec impatience, mais d’ores et déjà, tous les experts présents à l’ASCO se réjouissent de ces résultats « practice-changing ».








