Neurologie

Sclérose en plaques à début tardif : intérêt des thérapies modificatrices de la maladie ?

Chez les patients atteints de SEP à début tardif, on observe un effet bénéfique des traitements modificateurs de la maladie sur l'activité de la maladie mais sans impact significatif sur la progression du handicap.

  • SbytovaMN/istock
  • 21 Novembre 2025
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    La stratégie thérapeutique chez les patients atteints de SEP à début tardif reste mal définie. Dans cette étude, les auteurs ont cherché à évaluer les résultats cliniques et IRM de deux cohortes de patients atteints de SEP à début tardif, traités ou non.

    Les patients atteints de SEP récurrente-rémittente ont été inclus dans l'analyse si la maladie était apparue après 55 ans et s'ils avaient eu au moins une visite de suivi. Le critère d'évaluation principal était le délai avant la première rechute entre deux groupes appariés de patients (traités et non encore traités).

    Les critères d'évaluation secondaires étaient les suivants : (1) délai avant la première progression confirmée du handicap (CDP), (2) délai avant la première progression indépendante de l'activité de rechute (PIRA), (3) délai avant la progression secondaire (SEP SP), (4) délai avant la première activité IRM et (5) taux d'incidence des infections graves (IIR). Pour les analyses comparatives, une approche d'appariement par score de propension dépendant du temps a été utilisée.

    Délai moyen jusqu'à la 1ère rechute significativement plus long dans le groupe traité

    Au total, 881 patients remplissaient les critères d'inclusion. L'âge moyen au début était de 59,9 (4,43) ans. Après application de l'appariement par score de propension, 436 patients ont été appariés. La durée moyenne du suivi était de 5,2 (4,27) ans dans le groupe traité et de 5,0 (3,86) ans dans le groupe non encore traité. Le délai moyen jusqu'à la première rechute était significativement plus long dans le groupe traité que dans le groupe non encore traité (7,0 ans [0,33] contre 5,4 ans [0,33] ; p = 0,001). Le délai moyen jusqu'à la première activité IRM était significativement plus long dans le groupe traité (5,9 ans [0,33] contre 5,0 ans [0,33] ; p = 0,049).

    Cependant, le délai moyen d'apparition de CDP, PIRA ou SPMS n'était pas différent entre les 2 groupes (différence = 0,32 an ; p = 0,585 pour CDP ; différence = 0,40 an ; p = 0,442 pour PIRA ; différence = -0,02 an ; p = 0,952 pour SPMS). Aucune augmentation des IIR graves n'a été observée avec un taux d'incidence de 0,38 (IC à 95 % 0,07-2,10, p = 0,265) dans le groupe jamais traité par rapport au groupe traité.

    Cette étude démontre un effet bénéfique des traitements modificateurs de la maladie sur l'activité de la maladie chez les patients atteints de SEP à début tardif mais sans impact significatif sur la progression du handicap. Les principales limites sont liées à la difficulté de collecte des données et aux déséquilibres initiaux entre les deux groupes.

     

    Référence :

    Camille Robin et al. Neurology 2025;105(3):e213744.  DOI : 10.1212/WNL.0000000000213744

     

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