Pneumologie
Cancer du poumon : l’intérêt de la recherche de mutation de résistance dans l’ADN tumoral circulant
Chez les patients atteints d’un cancer bronchique muté EGFR, la recherche de la mutation de résistance T790M dans l’ADN tumoral circulant est une alternative à la biopsie de la tumeur en cas de progression sous inhibiteur de tyrosine kinase.
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L’analyse de l’ADN tumoral dans le plasma pour rechercher une mutation T790M peut éviter une biopsie de la tumeur aux malades dont le cancer progresse malgré un traitement par inhibiteur de tyrosine kinase (TKI). C’est le message principal d’une étude exploratoire publiée dans le Journal of Clinical Oncology qui a analysé les données de l’essai clinique AURA évaluant l’osimertinib, un TKI de 3e génération.
Dans AURA, des patients atteints d’un cancer du poumon muté EGFR traités par un TKI de l’EGFR de 1re ou 2e génération ont reçu après progression de la maladie un TKI de l’EGFR de 3e génération, l’osimertinib, qui cible les cellules tumorales mutées EGFR avec des mutations activatrices et de résistance spécifique T790M. Cet essai clinique a montré l’efficacité de l’osimertinib qui a reçu une AMM chez ces patients.
Même taux de réponse et survie sans progression
L’essai exploratoire rétrospectif a donc étudié 216 patients pour lesquels étaient disponibles à la fois les résultats de la recherche de l’expression de cette mutation T790M dans la tumeur et ceux obtenus dans le sang en analysant l’ADN tumoral circulant. Les résultats montrent que les malades traités par osimertinib ont le même taux de réponse et la même survie sans progression, que la recherche de mutation de résistance ait été faite dans le plasma ou dans la tumeur.
Aujourd’hui, l’analyse de la tumeur se fait initialement en routine chez tous les patients métastatiques pour rechercher les mutations activatrices ou de sensibilité aux TKI de l’EGFR, puis elle est réalisée de nouveau après progression clinique et la survenue d’une résistance pour rechercher une mutation T790M et pouvoir prescrire l’osimertinib.
L’étude exploratoire sur l’ADN circulant montre que dans un premier temps, on peut se contenter d’analyser l’ADN plasmatique circulant à la place d’une nouvelle biopsie. Si le résultat est positif, il est licite de donner l’osimertinib, en revanche si la recherche est négative, il est recommandé de biopsier à nouveau la tumeur et de ne pas se contenter du résultat négatif sur le plasma.
D’après un entretien avec le Pr Marie Wislez, onco-pneumologue, Hôpital Tenon, Paris









