Infectiologie

Pneumonie d’origine inconnue : une alerte limitée en Argentine

Trois personnes sont décédées et 7 autres sont tombées malades dans une clinique en Argentine après avoir contracté une pneumonie dont la cause n'est pas identifiée, selon l'Organisation mondiale de la santé.

  • Natali_Mis/iStock
  • 02 Septembre 2022
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    Trois personnes sont décédée depuis ce lundi 29 août à Tucuman, dans le nord-ouest de l'Argentine. La cause ? Une pneumonie sévère d'origine inconnue. En tout, 10 cas ont déjà été recensés, dont huit membres du personnel soignant d'une même clinique privée.

    Le neuvième, décédé ce jeudi, est une femme de 70 ans qui était une patiente de cette même clinique privée, où elle avait subi des interventions chirurgicales. Un dixième cas, lié à ce cluster, concerne un homme de 81 ans souffrant de problèmes de santé sous-jacents, hospitalisé dans un état grave et placé sous respirateur.

    Patiente zéro

    Cette patiente pourrait “en principe être la “patiente zéro”, mais c'est à l'examen”, a indiqué le ministre provincial de la Santé, Luis Medina Ruiz, lors d’une conférence de presse ayant eu lieu ce jeudi 1er septembre. Les examens effectués sur des échantillons prélevés sur les patients ont lieu au laboratoire argentin de référence, l'Institut Malbran à Buenos Aires. Les résultats devraient être publiés d'ici la fin de la semaine. 

    La Covid-19, la grippe de type A et B et l’hantavirus (un virus transmis par les rongeurs et endémique dans les Andes) ont d'ores et déjà été écartés du diagnostic. L'origine de la pathologie pourrait être un agent infectieux, mais “des causes toxiques, ou environnementales” ne sont pas exclues. 

    Il ne s'agirait pas d'une maladie qui entraîne une transmission de personne à personne, du fait que les contacts étroits de ces patients ne présentent aucun symptôme”, a expliqué au journal local La Gaceta de Tucuman le président du Collège médical de la province de Tucuman, Hector Sale. Il exprime tout de même son “inquiétude” pour une pathologie manifestement “agressive”.

    “Un état respiratoire sévère”

    Les symptômes communs, apparus chez les patients touchés entre le 18 et le 23 août, sont “un état respiratoire sévère”, a signalé Luis Ruiz Medina, avant d'ajouter que “la plupart ont commencé par des vomissements, une forte fièvre, une diarrhée et des courbatures, avec une évolution plus complexe chez certains”.

    À la suite du déclenchement du foyer, une “recherche intense de tout le personnel de santé” de la clinique a été lancée. Pour le moment, aucun cas en dehors de l’établissement n’a été recensé.

    Une nouvelle pandémie ?

    "Il est important d'attendre les résultats des enquêtes de santé publique avant de tirer des conclusions sur la nature des maladies," a déclaré le Dr Jake Dunning, chercheur principal sur les infections émergentes et à haut risque à l'Institut des sciences pandémiques de l'Université d'Oxford, dans un communiqué diffusé par le Science Media Centre du Royaume-Uni.

    "Il est compréhensible que l'on s'intéresse et que l'on spécule sur la cause de cette maladie, surtout après que tout le monde se soit alarmé des événements pandémiques des deux dernières années, mais nous devons vraiment attendre les résultats des enquêtes cliniques et de santé publique, qui sont en cours.
    "Il est possible que d'autres cas soient identifiés et signalés à l'avenir, comme cela se produit souvent dans ce genre d'événements, mais cela ne signifie pas que cet événement marque le début d'une nouvelle pandémie", a-t-il ajouté.

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