Onco-gynéco
Cancers de l’ovaire platine-sensibles en rechute : olaparib 1 fois, olaparib 2 fois
L’étude OREO, présentée oralement à l’ESMO 2021, démontre un bénéfice en survie sans progression du rechallenging de l’olaparib en entretien, dans les cancers de l’ovaire platine sensible en rechute déjà traités en maintenance par olaparib, et ce quel que soit le statut BRCA.
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La place des inhibiteurs de PARP et notamment l’olaparib, en fonction des données moléculaires (BRCA et HRD), en maintenance après chimiothérapie de première ligne des cancers de l’ovaire, est depuis récemment bien actée, même si de nombreuses questions et notamment la recherche d’un test moléculaire pour identifier clairement les sous-groupes restent en suspens.
Parmi ces interrogations, persiste le questionnement de la réintroduction d’un traitement de maintenance en cas de rechute, après réponse à une nouvelle chimiothérapie à base de sel de platine, et cela pour des patientes déjà traitées par inhibiteurs de PARP. C’est tout l’intérêt de l’étude OREO.
Une durée d’exposition à l’olaparib variable en fonction du statut BRCA et de l’indication de maintenance.
Présenté par E. Pujade-Lauraine à l’ESMO 2021, l’essai de phase III OREO est positif concernant son critère de jugement principal à savoir un bénéfice en survie sans progression de la ré-introduction de l’olaparib en traitement d’entretien pour un cancer de l’ovaire en rechute répondant favorablement à une nouvelle ligne de chimiothérapie à base de sels de platine, déjà prétraité en maintenance par olaparib, quel que soit le statut BRCA.
En pratique, 220 patientes avec un cancer de l’ovaire déjà traité par un traitement d’entretien par olaparib et en rechute mais restant platine sensible et en réponse, ont été incluses dans 2 cohortes : 112 dans la cohorte mutée BRCA et 108 dans la cohorte non mutée, puis randomisées selon un schéma 2:1 : 146 dans le bras olaparib et 74 dans le bras placebo, jusqu’à progression. Pour être incluses, les patientes présentant une mutation BRCA devaient avoir été exposées au préalable à l’olaparib pour une durée minimale de 18 mois en 1ère ligne et 12 mois en rechute, et pour les patientes non mutées BRCA de 12 et 6 mois respectivement.
Elles étaient stratifiées selon l’antériorité de traitement par bevacizumab (oui vs non), le nombre de ligne de chimiothérapie à base de sels de platine antérieures (≤3 vs ≥4). La population présentait un âge médian de 62 ans, 93% des patientes de la cohorte BRCA et 86% de la cohorte non mutée avaient reçu au moins 3 lignes de chimiothérapies antérieures, la majorité (72% vs 71%) étaient en réponse partielle, pour une durée antérieure médiane d’exposition à l’olaparib de 19.8 mois et 12.5 mois respectivement. Le critère de jugement principal était la survie sans progression.
Un bénéfice en survie sans progression indépendamment du statut BRCA.
L’essai est positif concernant son critère de jugement principal dans les 2 cohortes. La médiane de survie sans progression chez les patientes mutées BRCA est de 4.3 mois en faveur de l’olaparib vs 2.8 mois dans le groupe placebo (HR 0.57; IC à 95% 0.37–0.87; p=0.022) et de 5.3 mois vs 2.8 mois respectivement (HR 0.43; IC à 95% 0.26–0.71; p=0.002) dans la cohorte de patientes non mutées.
Le taux de survie sans progression à 6 mois est de 35% dans le bras olaparib vs 13% dans le bras placebo, et à 12 mois de 19% vs 0% respectivement, pour les patientes mutées BRCA. Dans la cohorte sans mutation, le taux de survie sans progression à 6 mois était de 30% vs 7%, et à 12 mois de 14% vs 0% respectivement.
Concernant la tolérance, 15% des patientes du bras olaparib vs 5% du bras placebo, de la cohorte BRCA ont présenté des effets secondaires de grade ≥3, et 21% vs 8% respectivement dans la cohorte non mutée.
Pas d’impact du statut HRD
Une analyse en sous-groupe de la cohorte non mutée BRCA a été réalisée via un test HRR Myriad qui n’a pas mis en évidence de différence notable en termes de réponse quel que soit la recombinaison homologue : déficiente ou fonctionnelle.
Bien que les durées de survie sans progression soient relativement courtes, cette étude confirme l’intérêt d’un rechallenging de l’olaparib dans cette population.











