Oncologie

Cancer de l’ovaire : un bénéfice toujours net après 5 ans de suivi dans SOLO-1

L’actualisation des données de SOLO-1, confirme les résultats spectaculaires déjà connus, en termes de survie sans progression, de l’olaparib vs placebo dans la prise en charge des cancers de l’ovaire au stade avancé, nouvellement diagnostiqués, BRCA mutés, après 5 ans de suivi.

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  • 10 Décembre 2021
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    Les cancers de l’ovaire au stade avancé ont un fort risque de rechute, estimé entre 50-70%, avec comme conséquence une survie à 5 ans ne dépassant guère les 50%. Pour autant, les dernières années ont été riches en publication concernant la première ligne et notamment les traitements de maintenance, visant à identifier clairement les sous-groupes, notamment moléculaires orientant la prise en charge.

    Les premiers résultats de SOLO-1, présentés en 2018, étaient déjà spectaculaires avec un HR à 0,30 en faveur de l’olaparib en maintenance pendant 2 ans, chez les patientes BRCA mutées. Qu’en est-il à plus de 5 ans de suivi ? Et quelle est la place de ces données suite aux autres études de maintenance ? C’est l’objet de l’actualisation publiée dans le Lancet Oncology.

    Un bénéfice quel que soit la mutation et quel que soit le risque de rechute.

    Publié récemment dans le Lancet par S. Banerjee, les résultats à 5 ans de l’étude de phase 3 SOLO-1, confirment le net bénéfice en survie sans progression de l’olaparib en maintenance après réponse, complète ou partielle, à une chimiothérapie première, dans les cancers de l’ovaire de stade avancé, BRCA muté.

    En pratique, entre septembre 2013 et Mars 2015, 391 patientes avec un cancer de l’ovaire nouvellement diagnostiqué, de stade avancé (stade III ou IV), BRCA muté (germinale ou somatique), en réponse complète ou partielle après une chimiothérapie première à base de sels de platine (après chirurgie de cytoreduction complète première ou d’intervalle en fonction du stade), ont été randomisées selon un schéma 2 :1 : 260 dans le bras olaparib en maintenance, à la dose de 300 mg matin et soir pendant 2 ans et 131 dans le bras placebo.

    Les patientes n’avaient pas reçu de bevacizumab et étaient stratifiées selon la réponse, complète ou partielle, à la chimiothérapie. Le cross over n’était pas autorisé. La population homogène dans les 2 groupes présentait une nette majorité de réponse complète à la chimiothérapie (73% dans le bras olaparib et 77% dans le bras placebo), opérée d’emblée pour 62% et 65% d’entre elles respectivement, de stade III majoritairement (85 et 80%), muté BRCA1 pour 72% des patientes, BRCA2 pour 27% et 1% les 2 mutations. Le critère de jugement principal était la survie sans progression selon les investigateurs, et le critère de jugement secondaire la tolérance. 

    Un bénéfice durable.

    Les résultats présentés sont le fruit d’une analyse post-hoc, après 5 ans de suivi. La durée médiane de traitement est de 24,6 mois dans le bras olaparib et 13,9 mois dans le bras placebo. La médiane de survie sans progression était de 56 mois dans le bras expérimental vs 13,8 mois dans le bras contrôle (HR 0,33 [IC à 95%0,25–0,43]). A 5 ans de suivi, les taux de survie sans progression sont de 48% et 21% respectivement.

    Le bénéfice est également retrouvé en taux de survie sans « 2éme progression » à 5 ans, évalué à 64% dans le bras olaparib et 41% dans le bras placebo (HR 0,46 [95% CI 0,33–0,65]), et en taux de survie sans rechute à 5 ans pour les patientes en réponse complète (52% vs 22%, HR 0,37). Enfin le bénéfice est présent quel que soit le type de mutation BRCA, et aussi bien chez les patientes à haut risque de récidive (SSP à 5 ans de 42% vs 17%, HR 0,34) que bas risque (SSP à 5 ans de 56% vs 25%, HR 0,38).

    Concernant la tolérance, notamment les effets secondaires de grade 3-4, celle-ci est identique à celle décrite dans l’analyse principale à savoir une majorité d’anémie (22% vs 2% respectivement), de neutropénie (8% vs 5%).

    Ces données appuient la place de l’olaparib en maintenance, dans cette population, et cela le plus tôt possible, les données de SOLO-2 ne retrouvant pas un bénéfice aussi marqué. Pour autant toute la problématique va être de sélectionner, au vu des autres études récentes des traitements de maintenance, la prise en charge en 1ère ligne de ces patientes afin d’espérer un espoir de contrôle durable voir de guérison. 

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