Oncologie

Cancer bronchopulmonaire NPC : vigilance sur la toxicité cardiaque des thérapies ciblées

Certaines thérapies ciblées sont associées à des troubles de la conduction cardiaque ainsi qu’à des allongements du QT qui nécessitent une surveillance cardiaque étroite en cours de traitement d’un cancer bronchopulmonaire non à petite cellule.

  • HATICE GOCMEN/istock
  • 28 Septembre 2021
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    Les thérapies ciblées ont révolutionné la prise en charge et la survie des patients atteints d’un cancer bronchopulmonaire non à petite cellule (CBNPC) métastatique, porteurs d’une altération génétique ciblable. Les auteurs ont ici comparé les toxicités cardiaques induites par les différentes thérapies ciblées utilisées en routine.

    Les effets secondaires cardiaques décrits sous thérapie ciblée étant principalement l’arythmie ou l’insuffisance cardiaque. Le base de données de pharmacovigilance Vigibase, appartenant à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a été utilisée pour récolter les données cliniques telle que l’insuffisance cardiaque, l’allongement du QT, la tachycardie supraventriculaire et l’arythmie ventriculaire retrouvées lors de l’utilisation d’inhibiteurs de l’EGFR (erlotinib, gefitinib, afatinib et osimertinib), de BRAF (dabrafenib et trametinib), et de ALK et +/- ROS1 (alectinib, brigatinib, ceritinib, crizotinib, lorlatinib).

    Sur-risque d’arythmie et d’insuffisance cardiaque

    Sur près de 99 000 effets indésirables cardiovasculaires rapportés sous thérapies ciblées, l’arythmie cardiaque représentait 1,8% des cas, et l’insuffisance cardiaque 1,2%.

    Parmi les inhibiteurs de ALK/ROS1, le crizotinib est le plus enclin à entrainer des troubles de la conduction cardiaque ainsi que d’allonger le QT (OR 1.75, IC à 99% : 1.30-2.36). Le dabrafenib et le trametinib étaient quant à eux les plus associés au développement de l’insuffisance cardiaque comparativement aux autres thérapies ciblées (respectivement OR de 2.24, IC à 99% : 1.86-2.7 et OR 2.44, IC à 99% : 2.03-2.92).

    Enfin l’osimertinib était majoritairement associé à l’allongement du QT (OR 6.13, IC à 99% : 4.43-8.48), à l’insuffisance cardiaque (OR 102 3.64, IC à 99% : 2.94-4.50), et à la tachycardie supra-ventriculaire (OR 1.90, IC à 99% : 1.26-2.86) comparativement aux autres thérapies.

    Surveillance cardiaque indispensable sous thérapie ciblée

    Même si ces effets secondaires restent peu fréquents, une vigilance doit être maintenue avec une surveillance régulière de l’ECG et une exploration de la survenue de dyspnée sous thérapie ciblée.

    Les inhibiteurs de ALK/ROS1 sont associés avec le plus fort taux de trouble de conduction et d’allongement du QT et l’osimertinib est fortement associé à l’allongement du QT, à la tachycardie supraventriculaire ainsi qu’à l’insuffisance cardiaque.

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