Oncologie
Cancer du sein RH+/HER2+ : une place pour les inhibiteurs de CDK4/6 ?
L’abemaciclib, en association avec le fulvestrant et le trastuzumab permet d’améliorer la survie sans progression par rapport à l’association chimiothérapie et trastuzumab pour les patientes avec un cancer du sein RH+/HER2+ métastatique.
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Les inhibiteurs de CDK4/6 sont des traitements oraux qui permettent de bloquer le cycle cellulaire à l’entrée de la phase S. Ils sont utilisés dès la 1ère ligne métastatique pour les cancers du sein RH+/HER2- en association avec l’hormonothérapie, permettant une amélioration de la survie sans progression et de la survie globale.
Dans l’étude de phase II monarcHER publié dans The Lancet Oncology par le Dr Tolaney, l’association abemaciclib, fulvestrant et trastuzumab a montré une amélioration de la survie sans progression et du taux de réponse par rapport à l’association d’une chimiothérapie choisie par l’investigateur et du trastuzumab.
Un traitement sans chimiothérapie
Dans cette étude, les patientes devaient avoir reçu au moins 2 lignes de traitement. Les médianes de survie sans progression sont respectivement de 8,3 mois pour le bras abemaciclib/fulvestrant/trastuzumab contre 5,7 mois pour le bras chimiothérapie au choix de l’investigateur/trastuzumab (hazard ratio = 0.67, [IC 95% 0,45-1,00]).
Les taux de réponses objectives sont respectivement de 34% et de 14% (P = 0,004). Les données de survies globales étaient similaires mais les données sont encore immatures.
Un profil de tolérance sans surprise
En termes d’effets secondaires, le taux de neutropénies de grades 3 et 4 est similaire dans les 2 groupes (27% et 26%). Les principaux effets secondaires graves dans le bras abemaciclib/fulvestrant/trastuzumab sont la fièvre (4%), les diarrhées (3%), les insuffisances rénales (3%) et les infections urinaires (3%).
A noter qu’un troisième bras avec abemaciclib/trastuzumab était comparé au bras de référence chimiothérapie au choix de l’investigateur/trastuzumab et ne montre pas de différence en termes de survie ou de taux de réponse.
Un nouveau standard après trastuzumab emtansine ?
Ces données permettent de placer l’abemaciclib et le fulvestrant en 3ème ligne de la prise en charge de ces patientes RH+ HER2+, en association avec le trastuzumab. Ils risquent toutefois d’être dépassés par les arrivées de nouvelles molécules anti-HER2, en particulier le tucatinib et le trastuzumab deruxtecan.











