Hématologie
Myélome : la stratégie est désormais plus claire quel que soit l’âge
Deux grandes études simplifient le traitement du myélome chez le sujet jeune et chez les malades de plus de 65 ans
- DURAND FLORENCE/SIPA
L’arrivée des inhibiteurs du protéasome et de différents immunomodulateurs, comme le talidomide ou le lénalidomide, a changé la donne car les différentes associations testées donnent des taux de réponse complète remarquables : on pouvait donc légitimement se poser la question de l’intérêt de la greffe. Deux études parues dans le NEJM permettent de clarifier et simplifier le traitement du myélome chez le sujet jeune et après 65 ans.
Sujet jeune : l’autogreffe de moelle est le traitement de référence
Le traitement d’induction et de consolidation dans le myélome du sujet jeune ne change pas, mais on a la preuve que le melphalan forte dose suivi d’une autogreffe de moelle fait mieux que l’association melphalan-prednisone-lénalidomide sans greffe : la survie sans progression et la survie globale sont significativement améliorées.
Cette amélioration de la survie est observée même si la greffe est utilisée « en sauvetage » chez des malades qui n’en avaient pas bénéficié initialement. Cette dernière observation peut être un argument en faveur de l’utilisation initiale de la greffe, avant l’émergence d’un clone résistant
Le lénalidomide en traitement d’entretien n’augmente pas la survie
Le lénalidomide en traitement d’entretien, que ce soit post-greffe, ou post chimiothérapie seule, n’augmente pas la survie globale, alors qu’il augmente la survie sans progression : le problème peut tenir aux cancers secondairement induits. D’autre part, le lénalidomide ne modifie par le bénéfice procuré par la greffe.
On attend les résultats d’une étude sur le traitement d’entretien avec le bortezomib, un inhibiteur du protéasome, à la place d’un immunomodulateur.
Plus de 65 ans ou malades qui ne peuvent pas être greffés
Chez ces malades plus fragiles, la chimiothérapie suivie d’une autogreffe n’est pas possible et le traitement de référence était jusqu’à maintenant une association melphalan-prednisone-thalidomide.
Une autre étude présentée au dernier congrès de l’ASH et publiée dans ce journal démontre la supériorité de l’association lénalidomide-dexamétasone en continu.











