Pollution atmosphérique
Cardiologie : l'augmentation rapide de pollution aussi nocive que des niveaux élevés soutenus
Un brusque accroissement de la pollution est aussi nocif pour le cœur que des niveaux élevés soutenus, telle est la conclusion d’une nouvelle étude réalisée en Allemagne dans la ville de Iena.
- Nomadsoul1
Une augmentation rapide du taux de pollution serait aussi néfaste pour le cœur qu’un niveau élevé est soutenu, c’est la conclusion d’une étude allemande menée dans la ville de Iena publiée le 15 février 2018 dans l’European Journal of Preventive Cardiology.
Ses auteurs alertent sur l’expresse nécessité d’études supplémentaires pour confirmer ces résultats, sachant que même les résidents des villes considérées comme exposées à un air « propre » pourraient être à risque.
La pollution passée au peigne fin
On ne manque plus de preuve quant à la nocivité d’une exposition à de hautes concentrations de pollution conduisant au risque de développer plusieurs pathologies, incluant les crises cardiaques.
Les limites de pollution réglementaires de l’Union européenne sont établies à partir de valeurs supérieures absolues. Cependant, l'étude allemande a analysé le lien entre l’augmentation rapide de la pollution atmosphérique et le risque de crise cardiaque, indépendamment d’un seuil absolu. Elle a été conduite dans la ville de Iena, comprenant 100 000 habitants, durant quelques jours seulement au cours des dernières années. Pendant cette période les concentrations en polluants atmosphériques dépassaient les limites quotidiennes européennes fixées. Les concentrations en polluants atmosphériques étaient comparées 3, 2 et 1 jour avant les symptômes de crise cardiaque avec les concentrations de la semaine précédente, ainsi qu’avec celle de la suivante. Les scientifiques recherchaient l'existence de rapides variations de ces concentrations avant la crise cardiaque.
Oxyde nitrique et crise cardiaque
Leurs résultats permettent de mettre en évidence un accroissement du taux d’oxyde nitrique de plus de 20 µg/m3 dans les 24h associé un risque plus que doublé de crise cardiaque.
Plus généralement, les chercheurs estiment que le risque de crise cardiaque associé au taux d’oxyde nitrique dépend de la dynamique et de l’ampleur des augmentations, et pas uniquement de l’exposition à des concentrations élevées de polluants atmosphériques. Selon eux, les effets néfastes d’une augmentation rapide de la pollution peuvent se produire même dans des petites villes.
Ils prennent pour exemple la ville de Iena où des augmentations de plus de 20 µg/m3 dans les 24h surviennent plus de 30 fois par an.
Des limites réglementaires européennes trop faibles
Le trafic terrestre et plus particulièrement les voitures diesel constituent la principale source d’oxyde nitrique dans l’Union européenne. Les auteurs de l’étude suggèrent que ses variations de concentration pourraient être dues à des évènements « irréguliers » conduisant à un trafic plus intense comme les départs en vacances ou des conditions météorologiques associées au « smog ». Ils réclament des études plus vastes en urgence afin de confirmer l’association significative entre les augmentations rapides de la pollution de l’air et les risques cardiovasculaires, suggérant que les limites légales européennes actuelles ne protègent pas suffisamment les populations.











