Onco-Thoracique
CBNPC muté EGFR stade II-IIIB : pourquoi pas l’osimertinib en néoadjuvant ?
Un essai présenté à l'ASCO 2025 sur l'utilisation de l'osimertinib dans le CBNPC muté EGFR de stade II - IIIB.
- Mohammed Haneefa Nizamudeen/iStock
L’osimertinib (Tagrisso©) est remboursé lorsqu’il est prescrit en adjuvant pour une durée de 3 ans après résection d’un CBNPC muté EGFR (del 19 ou insertion 21 de l’EGFR) en cas de tumeur de stade IB-III en résection complète.
L’essai NeoADAURA propose l’introduction de l’osimertinib en néoadjuvant.
Un essai favorable à l’introduction de l’osimertinib en néoadjuvant
Dans cet essai de phase III présenté à l’ASCO 2025, 358 patients atteints d’un CBNPC de stade II-IIIB mutés EGFR ont été randomisés dans 3 bras de traitement: osimertinib 80 mg une fois par jour en néoadjuvant au moins 9 semaines associé à une chimiothérapie à base de platine ; ou osimertinib en monothérapie au moins 9 semaines ; ou placebo + chimiothérapie à base de platine. S’ensuivait la chirurgie de résection planifiée.
Le taux de réponse pathologique majeure (moins de 10 % de cellules tumorales viables sur l’analyse de la pièce opératoire) était de 26 % (osimertinib-chimiothérapie), 25 % (osimertinib seul), et de 2 % (chimiothérapie-placebo).
La survie sans évènement (données matures à 15 %) rapportée était de 93 %, 95 %, et de 83 % respectivement à 12 mois.
Les évènements indésirables de grade supérieur ou égal à 3 étaient respectivement de 36 %, 13 %, et 33 %. Ainsi, l’osimertinib seul au moins 9 semaines en néoadjuvant apporte un taux de réponse pathologique majeur de 26 % versus 2 % sous chimiothérapie seule.
Conclusion
En conclusion, l’osimertinib, avec ou sans chimiothérapie a montré une amélioration de la réponse pathologique majeure versus la chimiothérapie seule chez les patients muté EGFR, de stade II-IIIB.
La question aujourd’hui est de clarifier la séquence thérapeutique. Le patient doit-il bénéficier de l’osimertinib en néoadjuvant (au moins 9 semaines de traitement), ou en adjuvant (3 ans de traitement) en cas de mutation EGFR (del 19 ou L858R exon 21). Etant donné la durée d’exposition et le risque d’effets indésirables potentiels, un proposition d’osimertinib en néoadjuvant pourrait être une prise en charge satisfaisante des patients atteints d’un CBNPC muté EGFR de stade II-IIIB.
Des données matures de rechutes et de survie globale seront à prendre en compte pour le choix de la prise en charge.











