Longévité

Avoir un cerveau "jeune" permet de vivre plus longtemps

L’âge biologique du cerveau est corrélé à la longévité : plus l’organe est jeune, plus les chances de vivre longtemps sont nombreuses.

  • gorodenkoff/istock
  • 12 Jul 2025
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    L’âge ne se résume pas à l’année de naissance d’un individu. Il existe aussi un âge dit biologique, qui prend en compte une série de facteurs pour établir notre état physiologique. Il permet d’évaluer le risque de développer certaines pathologies. Dans la revue Nature, une équipe de l’université de médecine de Stanford annonce avoir mis au point un test sanguin pour établir l’âge des organes. Ils ont ainsi découvert que les personnes avec un cerveau "jeune" vivaient généralement plus longtemps que celles avec un cerveau "âgé". 

    Un outil pour détecter l’âge biologique grâce à des échantillons sanguins 

    Les scientifiques ont utilisé les informations médicales de 44.498 participants, rencensées dans la UK Biobank, une vaste base de données britannique. Ils ont ainsi pu travailler sur des échantillons sanguins tout en suivant l’état de santé des personnes pendant une dizaine d’années. Grâce à des analyses en laboratoire, ils ont comptabilisé les 15.000 protéines présentes dans le sang des participants. Celles-ci peuvent fournir des informations sur l’âge biologique, car elles sont liées aux organes. Dans leurs travaux, les scientifiques se sont intéressés à 11 organes, dont le cerveau, le cœur, le pancréas, les poumons ou encore le foie.

    "En se basant sur les différences entre les taux moyens de protéines attribués à chaque organe et les taux moyens ajustés en fonction de l'âge, l'algorithme a attribué un âge biologique à chacun des 11 organes, précisent les auteurs dans un communiqué. Il a également mesuré l'écart entre la signature multiprotéique de chaque organe chez un individu donné et la moyenne des personnes du même âge chronologique." Un écart supérieur à 1,5 par rapport à la moyenne classait l'organe d'une personne dans la catégorie "extrêmement âgé" ou "extrêmement jeune".

    Un lien entre l’âge biologique des organes et le risque de développer certaines pathologies 

    L'algorithme mis au point a également permis de prédire la santé des participants. L’équipe de recherche s’est appuyée sur les liens entre des organes extrêmement âgés et 15 troubles et pathologies, dont la maladie de Parkinson, le diabète de type 2, la polyarthrite rhumatoïde ou la maladie d’Alzheimer.

    "Les associations les plus fortes étaient observées entre l'âge biologique d'un organe et le risque de développer une maladie associée à cet organe, observent les auteurs. Par exemple, un cœur extrêmement âgé prédisait un risque accru de fibrillation auriculaire ou d'insuffisance cardiaque, des poumons âgés un risque accru de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), et un cerveau âgé un risque accru de maladie d’Alzheimer." 

    Longévité : le rôle du cerveau est central 

    Ils ont constaté que l’association entre un cerveau extrêmement âgé et le développement de la maladie d'Alzheimer était particulièrement forte : 3,1 fois supérieure à celle d'une personne dont le cerveau vieillit normalement. "En d'autres termes, une personne dont le cerveau est biologiquement âgé a environ 12 fois plus de risques de recevoir un diagnostic de maladie d'Alzheimer au cours des dix prochaines années qu'une personne du même âge dont le cerveau est biologiquement jeune", expliquent-ils.

    L’âge du cerveau est central en matière de longévité : selon leurs estimations, un cerveau extrêmement âgé augmente le risque de décès de 182 % sur une période d'environ 15 ans. "Le cerveau est le gardien de la longévité, conclut Tony Wyss-Coray, auteur principal de ces travaux. Un cerveau âgé présente un risque accru de mortalité. Un cerveau jeune, quant à lui, vit probablement plus longtemps."

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    JDF