Cerveau
Épilepsie : la pollution de l’air augmente le risque de crise
Des chercheurs ont découvert un lien entre les nouveaux cas d'épilepsie chez les adultes et la pollution atmosphérique.

- Par Sophie Raffin
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- CAHKT/istock
Asthme, déclin cognitif, AVC, prématurité… la pollution de l’air a été pointée du doigt dans de nombreux troubles. Les chercheurs du London Health Sciences Centre Research Institute (LHSCRI) et de la Schulich School of Medicine & Dentistry de l'Université Western ajoutent une maladie à cette liste non exhaustive : l'épilepsie.
Ils ont en effet mis en lumière un lien entre l'exposition à long terme à la pollution atmosphérique et l'apparition de nouveaux cas d'épilepsie.
Épilepsie : l’ozone fait grimper le risque de près de 10 %
Pour cette étude présentée dans la revue Epilepsia, l’équipe a repris les données du Consortium canadien de recherche sur la santé environnementale en milieu urbain et celles des administrations de la santé de l'Ontario. Après avoir ciblé les adultes sans autre problème de santé majeur, comme le cancer du cerveau, les chercheurs ont recensé 24.761 nouveaux cas d'épilepsie entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2016.
En comparant ces chiffres avec les taux de particules fines relevés dans la région canadienne au cours de ces 6 ans, l’équipe a constaté qu'une exposition accrue à ce polluant atmosphérique augmentait le risque de développer une épilepsie de 5,5 %.
L'ozone, un autre composant de la pollution atmosphérique, faisait grimper le risque de crise de 9,6 %.
Pollution atmosphérique : une étude qui pourrait changer la prise en charge de l'épilepsie
L'épilepsie est l'un des troubles neurologiques les plus courants dans le monde. On estime qu'elle est diagnostiquée chez cinq millions de personnes chaque année. Lors de la présentation de leurs travaux, les chercheurs ont souligné qu'il s'agit de la première étude à établir un lien direct entre les nouveaux cas d'épilepsie chez les adultes et l'exposition à long terme à la pollution atmosphérique.
"Nous espérons que cette recherche contribuera à éclairer les politiques environnementales et à garantir des ressources et des soins de santé adéquats pour l'épilepsie dans les régions où la pollution atmosphérique est importante", explique le Dr Jorge Burneo du LHSCRI et professeur à la Schulich School of Medicine & Dentistry dans un communiqué."Cette recherche est importante, car elle a le potentiel d'induire des changements qui pourraient, à terme, réduire le nombre de nouveaux cas d'épilepsie", ajoute sa collègue Pr Tresah Antaya. "Nous savons que les crises peuvent affecter considérablement la qualité de vie, limitant la capacité d'une personne à travailler dans certains secteurs, à conduire ou à vivre de manière autonome. Nous espérons que ces travaux contribueront à un avenir où moins de personnes seront touchées par l'épilepsie."