Mémoire

Comment le surmenage modifie notre cerveau

Travailler plus de 52 heures par semaine pourrait altérer la structure même du cerveau, notamment dans les zones liées à la mémoire, l’attention ou encore la régulation émotionnelle, selon des chercheurs.

  • dikushin / istock
  • 14 Mai 2025
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    Quels sont les effets du surmenage sur notre santé cognitive ? Travailler plus de 52 heures par semaine pourrait bien modifier la structure même de notre cerveau, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Occupational & Environmental Medicine. Les régions concernées seraient celles liées à la régulation des émotions et aux fonctions cognitives complexes telles que la mémoire de travail ou la résolution de problèmes.

    L’impact du surmenage sur des fonctions cognitives clés

    Si les répercussions psychologiques et comportementales du surmenage sont bien documentées, ses effets neurologiques le sont beaucoup moins. Pour y voir plus clair, une équipe de chercheurs sud-coréens a analysé des IRM de 110 professionnels de santé, dans le cadre de la cohorte régionale Gachon (GROCS). Parmi eux, 32 travaillaient 52 heures ou plus par semaine, contre 78 avec des horaires standards, peut-on lire dans un communiqué.

    Les résultats ont montré des différences significatives de volume cérébral. Chez les individus surmenés, une analyse a ainsi révélé une augmentation de 19 % du volume du gyrus frontal moyen, impliquée dans des fonctions clés telles que l'attention, la mémoire de travail et le traitement du langage. D'autres zones étaient également concernées, comme le gyrus frontal supérieur ou encore l'insula, qui joue notamment un rôle crucial dans la perception de soi, la gestion des émotions et le traitement des signaux corporels.

    Une réponse neuro-adaptative au stress chronique ?

    Faut-il s'inquiéter de ces altérations dans le cerveau ? Difficile de savoir si ces changements sont consécutifs au surmenage ou bien préexistants, mais "ils représentent une première étape importante dans la compréhension du lien entre le surmenage et la santé du cerveau", estiment les auteurs de l’étude.

    Selon eux, ces variations pourraient refléter des "réponses neuro-adaptatives au stress professionnel chronique". Ils ajoutent : "Les changements observés dans le volume cérébral pourraient fournir une base biologique aux difficultés cognitives et émotionnelles souvent rapportées chez les personnes surmenées."

    Les chercheurs concluent en soulignant l'urgence d'agir : "Ces résultats soulignent l'importance de considérer le surmenage comme un véritable enjeu de santé au travail et la nécessité de politiques visant à réduire les horaires excessifs."

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