Règles

Protections hygiéniques : les femmes pas assez vigilantes face aux risques ?

Les protections intimes suscitent le débat ces derniers temps, face à leur composition et au risque de choc toxique. Pour le minimiser, il est important de respecter certaines règles.  

  • Par Mégane Fleury
  • Nature/ISTOCK
  • 21 Mar 2024
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    De l’adolescence jusqu’à la ménopause, les règles obligent les femmes à l’utilisation de protections dédiées. Elles peuvent être internes, comme les tampons ou les coupes menstruelles, ou externes, comme les serviettes hygiéniques. Depuis plusieurs années, la composition de ces produits et les risques liés à leur utilisation engendrent différents débats. Dans un article réalisé en partenariat avec The Conversation, l’Anses fait le point sur les risques liées à ces protections hygiéniques, mais aussi sur la manière dont elles sont utilisées. 

    Protections hygiéniques : leur composition est-elle à risque ?

    "Les protections intimes à usage unique externe sont composées de produits d’origine naturelle dérivés du bois (cellulose), de substances de nature synthétique (polyoléfines) et de superabsorbant (SAP), précise l’organisme. Les tampons sont composés de produits d’origine naturelle dérivés du coton qui subissent un traitement chimique, et de produits de nature synthétique de type polyoléfines. Quant aux coupes menstruelles, elles sont composées d’élastomère thermoplastique ou de silicone de qualité médicale." Des études ont montré que ces protections pouvaient contenir des substances chimiques, comme les phtalates ou différentes dioxines. Ces dernières peuvent être liées à la contamination des matières premières ou consécutives aux procédés de fabrication. "En comparant l’exposition estimée aux différentes substances présentes dans les protections intimes avec les seuils toxicologiques pouvant entraîner des effets sur la santé, l’Agence n’a pas mis en évidence de risque chimique pour la santé des femmes exposées", indique le document.  

    Choc toxique : un risque lié à l’utilisation des protections hygiéniques 

    D’autres enquêtes se sont intéressées à la manière dont les femmes utilisent ces protections hygiéniques. Une mauvaise utilisation, notamment trop longue, peut augmenter le risque de syndrome de choc toxique menstruel. "Il s’agit d’une maladie rare causée par une toxine produite par une bactérie, le staphylocoque doré (la toxine du choc toxique staphylococcique, TSST-1), prévient l’Anses. Une vingtaine de cas sont recensés par an en France." Comme ces cas ne sont pas à déclaration obligatoire, il pourrait y avoir environ 100 femmes concernées chaque année. Dans les premiers stades, trois à cinq jours après l’exposition à la toxine, des symptômes grippaux apparaissent, puis la toxine se diffuse et la situation peut s’aggraver. Les cas les plus sévères peuvent entraîner une amputation voire le décès. "Ce syndrome est lié aux conditions d’utilisation des protections intimes internes : une utilisation prolongée augmente le risque, alerte l’Anses. Les protections d’une capacité d’absorption plus forte que nécessaire majorent mécaniquement ce risque, en augmentant de manière excessive la durée de port. En effet, coupes et tampons empêchent les menstruations d’être éliminées du vagin, où elles vont constituer un nutriment adéquat pour ce staphylocoque, présent chez environ 1 % à 4 % des femmes."

    Protections hygiéniques : quelles sont les habitudes des femmes ?

    Or, une enquête réalisée sur demande de l’Anses en 2017 montre que certaines femmes ont une utilisation à risque de ces produits. "Cette enquête a mis en évidence une insuffisance des mesures d’hygiène, en particulier le lavage des mains, que ce soit avant ou après le changement de protection, et la durée de port, observe l’agence. Les recommandations figurant dans les notices d’utilisation des protections internes préconisent une durée de port maximale entre 4 à 8 h. Elles semblent peu ou mal suivies par la majorité des utilisatrices de tampons, puisque 79 % d’entre elles déclaraient le garder toute la nuit." 

    Près de 30 % des femmes ne changeaient pas de coupe menstruelle durant une journée entière contre 2 % pour les tampons. Pour réduire le risque de syndrome de choc toxique, d’infection et de tout autre problème vaginal, les autorités sanitaires conseillent de respecter les temps de port recommandés, de choisir un pouvoir absorbant adapté à son flux, d’utiliser des tampons seulement pendant les règles, et de se laver les mains avant et après le changement de protection.  

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    JDF