Ingestion d’objet : le traitement dépend du type d’objet

Publié le 05.12.2016
Mise à jour 29.01.2024
Ingestion d’objet : le traitement dépend du type d’objet
arto_canon/iStock

8 à 9 objets ingérés sur 10 sont éliminés sans traitement ni complication. Mais dans 10 à 20 % des cas, le médecin devra intervenir pour pratiquer l’extraction par endoscopie, voire par chirurgie.

Ingestion d’objet : COMPRENDRE

Des mots pour les maux
L’endoscopie est une méthode d’exploration qui permet de visualiser et d’extraire un objet dans le tube digestif en introduisant un instrument par les voies naturelles.

Qui est concerné ?

Les enfants sont les premiers concernés par les ingestions d’objets. Ils représentent 80 % des personnes qui ingèrent des corps étrangers, les plus nombreux appartenant à la classe d’âge compris entre 6 mois et 3 ans.
Les autres personnes concernées ont un retard psychologique, une maladie psychiatrique ou une addiction à l’alcool. Les détenus et les personnes âgées sont aussi à risque.
80 à 90 % des objets ingérés passent spontanément dans le tube digestif sans nécessiter de manœuvres médicales pour les retirer ; la chirurgie n’est requise que dans moins de 1 % des cas.

Quels sont les objets en cause ?

La liste en est longue, il s’agit souvent de pièces de monnaie, de boutons, de piles, d’aiguilles, d’arêtes de poisson, d’os, de crayons, de parties ou de pièces de jouets en plastique ou en bois… Mais aussi de dosettes de lessive, de médicaments, de barrettes de cannabis… qui font en plus courir un risque d’intoxication.

Quelles sont les complications ?

Les objets très volumineux, pointus ou coupants sont à l’origine des complications. L’enfant peut se plaindre d’une douleur dans la gorge lors de la déglutition ou dans l’œsophage ou encore derrière le sternum, avoir une difficulté à avaler, parfois des vomissements.
Si l’objet est bloqué dans le pharynx, la respiration peut devenir difficile avec survenue d’une toux persistante.
L’ingestion de piles est aussi source de complications. Les piles boutons provoquent des brûlures électriques ou par libération de substances (soude, sels de métaux lourds).
Les arêtes de poisson sont fréquemment en cause, mais entraînent rarement des complications. La classique ingestion de mie de pain peut permettre de faire disparaître une arête plantée dans l’amygdale. Sinon, il faut consulter le médecin pour l’extraire.

Ingestion d’objet : QUE FAIRE ?

Que peut-on faire en cas d’ingestion d’objet ?

Il faut maintenir la personne en position assise et obtenir la description de l’objet.
Il est possible d’essayer de faire cracher l’objet à l’enfant en le faisant se pencher en avant.
S’il existe une difficulté à respirer, une sensation d’étouffement, il faut réaliser la manœuvre de Heimlich : se placer derrière la victime, l’enlacer au niveau du thorax, placer un poing au creux de son estomac, puis l’autre main par-dessus, appuyer brièvement, très fort, en ramenant les poings vers soi.

Quand faut-il appeler le SAMU ?

En cas d’ingestion d’un objet pointu et de signe de perforation (douleurs du ventre, vomissements de sang, malaise avec baisse de la pression artérielle et pouls rapide et « filant »), il faut appeler le SAMU.
Les indications d’une extraction en urgence de l’objet concernent :
• Les corps étrangers obstructifs de l’hypopharynx et de l’œsophage.
• Les corps étrangers tranchants impactés dans l’œsophage ou dans l’estomac (risque de perforation ou d’hémorragie digestive).
• Les piles bloquées dans l’œsophage.
• Les corps étrangers de grande taille (longueur > 6 cm et épaisseur > 2,5 cm).

Quand faut-il consulter un médecin ?

- En cas d’objet volumineux, pointu ou tranchant.
- S’il s’agit d’une pile.
- En cas de blocage de l’objet dans le gorge ou l’œsophage.
- En cas de douleurs derrière le sternum ou dans l’abdomen.
- En cas de difficultés respiratoires ou d’étouffement (appeler les services d’urgence en faisant le 15).

Quel est le traitement d’une ingestion d’objet ?

Dans 80 à 90 % des cas, l’objet est éliminé spontanément dans les selles sans traitement. Le médecin est parfois amené à réaliser des examens de surveillance pour localiser l’objet et suivre l’évolution de la situation : examen de la bouche et de la gorge, radiographies.
Dans 10 à 20 % des cas, une extraction par voie endoscopique est nécessaire pour retirer l’objet (blocage, pile). Dans tous les cas, une surveillance est organisée dans les jours suivant l’ingestion.
Une chirurgie n’est nécessaire que dans 1% des cas.
Chez l’enfant, la prévention est le meilleur traitement. La surveillance doit être attentive, il faut éviter de laisser à sa portée des objets de petite taille (pièces de monnaie, piles boutons) ou des médicaments et des dosettes de lessive qu’il pourrait être tenté d’avaler.

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JDF