Money money money
Tabac : quelle est la meilleure méthode pour arrêter de fumer ?
Pour arrêter de fumer, rien ne semble plus efficace que les incitations financières, selon une nouvelle étude publiée dans The New England Journal of Médecine. Une donnée certes intéressante, mais difficilement transposable à la vie réelle.
- OcusFocus / istock
Alors que les mesures anti-tabac commencent à porter leur fruit en France, une étude publiée dans The New England Journal of Médecine a établi un classement des méthodes les plus efficaces pour arrêter de fumer.
600 dollars
Pour ce faire, 6006 fumeurs ont été repartis en quatre groupes. Tous ont été briefés sur les bénéfices qu’apporte l’arrêt du tabac, et motivés tout au long de l’expérience par des sms d’encouragement.
Le premier groupe a ensuite reçu des thérapies pharmacologiques gratuites, le second des aides e-cigarettes gratuites et le troisième des thérapies pharmacologiques gratuites plus 600 dollars en récompense à la fin de l’expérience si l’arrêt du tabac était effectif. Le dernier groupe a reçu des aides au sevrage gratuites plus 600 dollars, déposés dans un compte séparé pour chaque participant au début de l’expérience, l'argent étant retiré du compte si les sujets recommençaient à fumer.
Aides gratuites à l'abandon du tabac
Six mois après, les taux d'abstinence étaient de 0,1 % dans le groupe des thérapies pharmacologiques gratuites, de 0,5 % dans le groupe des e-cigarettes gratuites, de 2% dans le groupe des 600 dollars de récompense et de 2,9% dans le groupe des 600 dollars déposés dans un compte séparé pour chaque participant au début de l’expérience.
"Les incitations financières ajoutées aux aides gratuites au sevrage ont permis d'obtenir un taux plus élevé d'abstinence tabagique que les seules aides gratuites au sevrage", concluent les auteurs. "Parmi les fumeurs qui ont reçu les soins habituels (information et sms de motivation), l'ajout d'aides gratuites à l'abandon du tabac ou de cigarettes électroniques n'a pas été bénéfique."
73 000 décès chaque année
Selon les données du Baromètre santé 2017 de Santé publique France publiées tout récemment, la prévalence du tabagisme quotidien est tombée de 29,4% en 2016 à 26,9% en 2017, soit une baisse de 2,5 points. Cela correspond à un million de fumeurs en moins sur une année.
En France, le tabagisme reste malgré tout la première cause de mortalité évitable, avec environ 73 000 décès chaque année. Il peut être la cause de multiples cancers (poumon, gorge, bouche, lèvres, pancréas, reins, vessie, utérus, œsophage). Mais également de maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, artérite des membres inférieurs, anévrismes, hypertension artérielle) et de troubles de l’érection.
D’autres pathologies ont un lien ou sont aggravées par le tabagisme : les gastrites, les ulcères gastro-duodénaux, le diabète de type II, l’hypercholestérolémie, l’hypertriglycéridémie, l’eczéma, le psoriasis, le lupus, les infections ORL (nez - gorge - oreilles) et dentaires, la cataracte et la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) pouvant aboutir à la cécité. Sans oublier la parodontite, maladie des gencives qui provoque le déchaussement et la perte des dents.











