Neurologie
AIT : un fort risque d'événements cardiovasculaires et d'AVC cinq ans après
Une nouvelle étude publiée dans The New England of Medecine indique que chez les patients ayant subi un AIT, le taux d'événements cardiovasculaires (y compris l’AVC) était de 6,4% la première année et de 6,4% de la deuxième à la cinquième année.
- Istock/metamorworks
Si on savait que les AVC mineurs augmentaient les risques de faire des AVC ou des événements cardiovasculaires par la suite, on ignorait dans quelle proportion et combien de temps après l’accident ischémique transitoire (AIT).
4789 patients de 21 pays différents
Une nouvelle étude indique que chez les patients ayant subi un AIT, le taux d'événements cardiovasculaires (y compris l’AVC) était de 6,4% la première année et de 6,4% de la deuxième à la cinquième année. Précisons que la cohorte de l’étude suivait les traitements classiques qu'implique un mini-AVC - un médicament antiplaquettaire (aspirine®...) ou un anticoagulant pour prévenir les récidives. Les risques pour la santé du patient ayant fait un AVC mineur sont donc conséquents, et ce à long terme, même lorsqu’il est suivi médicalement.
Les chercheurs ont analysé les données de 4789 patients ayant subi un accident ischémique transitoire (AIT) de 2009 à 2011. Ils avaient été recrutés dans 21 pays différents et ont donc été logiquement suivis sur cinq ans.
Quel traitement ?
Une autre étude internationale portant sur 4 881 adultes dans 10 pays ayant subi un AIT a démontré que les personnes qui prenaient du clopidogrel et de l'aspirine présentaient un risque 25 % moins élevé d'AVC majeur, de crise cardiaque ou de décès par caillots sanguins dans les trois mois suivant le premier incident, comparativement à celles qui prenaient de l'aspirine seule. "L'étude nous donne des preuves solides que nous pouvons utiliser cette combinaison de médicaments pour prévenir les AVC chez les personnes les plus à risque, mais pas sans risque de saignement", a déclaré Clay Johnston, professeur de neurologie à la Dell Medical School de l'Université du Texas à Austin. Autrement dit, une stratégie plus agressive permet de faire baisser les événements cardiovasculaires post AIT, mais augmentent les risques d’accidents hémorragiques.
Pour éviter d’avoir à choisir entre la peste et le choléra, la solution est d’adopter des stratégies individualisées en fonction de chaque patient, en évaluant et en comparant ses risques d’accidents hémorragiques et d'événements cardiovasculaires. De là, il est possible de choisir entre un traitement plus ou moins agressif. Si le patient présente à la fois un risque d’accidents hémorragiques et d'événements cardiovasculaires élévés, une discussion permettra de choisir avec lui le traitement vers lequel s'orienter.
Les signes d’un accident ischémique transitoire (AIT) surviennent généralement pendant quelques secondes, voire quelques minutes. Ils sont presque identiques à ceux d’un AVC, mais disparaissent rapidement. On retrouve dans les symptômes une perte de la force, mais aussi de la sensibilité d'un bras ou d'une jambe, de la moitié de la face ou de la totalité d'un côté du corps. Cela peut être accompagné d'une difficulté soudaine à trouver ses mots et à les exprimer, de troubles soudains de l'équilibre et de la marche, de problèmes de vue (la perte brutale de la vision d'un œil), de vertiges. En général, les symptômes disparaissent très vite, avant maximum 24h.











