Pneumologie
Asthme : Il existe des modifications de la flore bronchique
- OJO Images / Rex Featur/REX/SIPA
Notre organisme ne contient pas que le seul génome humain, il cohabite avec un grand nombre de populations microbiennes qui, comme tout être vivant, possèdent leurs propres génomes, l’ensemble des génomes des différentes populations microbiennes constituant le microbiome.
Il existe donc une coexistence entre les bactéries et l’hôte humain avec des échanges d’informations, toute la question étant de savoir dans quelle mesure ces interactions déterminent notre état de santé et notre susceptibilité à développer certaines maladies.
Après l’intestin, le poumon
Le microbiome a d’abord été étudié dans la sphère intestinale où des essais thérapeutiques pour le modifier sont même réalisés avec les probiotiques. Dans le domaine de la pneumologie, les articles se multiplient depuis quelques mois sur ce thème et une équipe de chercheurs américains vient de publier les résultats d’une étude dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology qui montre que le microbiome du sujet asthmatique diffère sensiblement de celui du sujet sain.

Bactéries plus agressives
Ils ont analysé les différentes espèces bactériennes colonisant les bronches de 34 personnes asthmatiques et de 19 sujets témoins en utilisant les techniques de brossage bronchique ou de lavage broncho-alvéolaire. Principale constatation, la population microbienne change chez l’asthmatique chez qui des microbes dits « coopérants » ont été remplacés par des bactéries beaucoup plus agressives : Lactobacillus, Pseudomonas, Rickettsia…
Ces modifications sont corrélées au degré de l’obstruction bronchique mesurée par la diminution du Vems, à la proportion d’éosinophiles, ainsi qu’à l’utilisation des corticoïdes.
Si ces modifications sont avérées dans l’asthme, les effets des caractères cliniques sur le peuplement microbiotique ne sont pas encore bien connus. Plusieurs équipes de recherche y travaillent avec l’espoir de pouvoir agir un jour sur le microbiome pour contrôler l’inflammation des bronches.

D’après un entretien avec le Pr Anh-Tuan Dinh-Xuan, pneumologue à l’hôpital Cochin, Paris.
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