Pneumologie
Cancer du poumon : ce qu'il faut retenir de l’ASCO 2017
Chez les patients avec un cancer ALK positif avancé traités en première ligne, l’alectinib s’avère supérieur au crizotinib. Dans le mésothéliome en récidive après un premier traitement, l’immunothérapie se montre potentiellement efficace.
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Dans le domaine de la cancérologie thoracique, l’édition 2017 du congrès annuel de l’ASCO, la société américaine d’oncologie, a été marquée par la présentation de deux études, ALEX et MAPS2, qui vont amener un changement des pratiques.
ALEX
Il s’agit d’une étude de phase III randomisée en ouvert qui a inclus 303 patients souffrant d’un cancer bronchique non à petites cellules ALK positif de stade IIIB/IV. ALEX a comparé en première ligne le crizotinib, qui est le traitement de référence, à l’alectinib, un inhibiteur de tyrosine kinase de deuxième génération.
Une partie de l’étude réalisée chez des patients japonais, J-ALEX, avait été publiée dans le Lancet en mai dernier et avait montré des résultats très prometteurs avec une dose de 300 mg deux fois par jour. A l’ASCO ont été présentés les résultats complets incluant les Caucasiens traités avec la dose de 600 mg deux fois jour.
Les résultats confirment ceux publiés en mai avec un risque de progression nettement réduit de 53 % dans le bras alectinib (HR 0,47, 95 % IC 0,34-0,65 ; p < 0,0001). La médiane de survie sans progression, qui est de 11,1 mois avec le crizotinib, n’est pas atteinte avec l’alectinib.
Le risque de survenue de métastase cérébrale est deux fois moindre chez les patients sous alectinib. Le temps jusqu’à progression cérébrale est aussi nettement allongé avec l’alectinib (HR 0,16, IC 0,10-0,28 ; p < 0,0001), témoin d’une protection encéphalique importante.
MAPS2
L’étude MAPS2 a testé l’efficacité de l’immunothérapie dans le traitement de deuxième ligne du mésothéliome avec des résultats encourageants, alors que jusqu’à présent la chimiothérapie était extrêmement décevante dans cette indication. Il s’agit d’un essai de phase II non comparatif multicentrique réalisé par l’IFCT, l’Intergroupe francophone de cancérologie thoracique.
125 patients atteints d’un mésothéliome en récidive ayant déjà été traité ont été répartis en deux groupes : l’un recevant un anti-PD-1 seul, le nivolumab, l’autre un anti-CTLA-4, l’ipilimumab plus le nivolumab, soit une double immunothérapie.
L’objectif principal de l’étude était le taux de contrôle de la maladie à 12 semaines. Il est de 44,4 % avec le nivolumab seul et de 50 % avec le nivolumab + l’ipilimumab. Ces résultats sont jugés très satisfaisants car bien supérieurs à ce qui est obtenu avec la chimiothérapie. Ils montrent l’efficacité de l’immunothérapie chez des patients à qui l’on n’avait pas de traitement vraiment actif à proposer.
D’après un entretien avec le Dr Didier Debieuvre, pneumologue, Hôpital Emile Muller, Mulhouse












