Hépatologie

Hépatites auto-immunes : le groupe sanguin A augmenterait le risque

Le groupe sanguin A exposerait à un sur-risque de développer une hépatite auto-immune ou une cholangite biliaire primitive, à l'inverse du groupe B qui réduirait le risque.

  • CHUTIPON LAKKAEW/istock
  • 24 Novembre 2025
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    Les maladies hépatiques auto-immunes - à savoir l'hépatite auto-immune, la cholangite biliaire primitive (autrefois nommée cirrhose biliaire primitive) et la cholangite sclérose primitive – sont des troubles inflammatoires chroniques touchant le foie. Leurs origines restent assez mystérieuses.

    Toutefois, des chercheurs chinois pourraient avoir mis en lumière un facteur de risque des pathologies : le groupe sanguin des patients. L’étude a été publiée dans la revue Frontiers in Medicine le 17 novembre 2025.

    Le groupe sanguin peut prédire les risques d'hépatites auto-immunes

    Pour évaluer le lien entre le groupe sanguin et les maladies hépatiques auto-immunes, les chercheurs ont suivi 114 patients dont le foie est touché (44 avaient une hépatite auto-immune et 70 avaient une cholangite biliaire primaire) entre janvier 2019 et février 2024. Ils ont également recruté pour le groupe témoin 1.167 personnes en bonne santé. En analysant les dossiers de tous les volontaires, l’équipe a découvert un lien entre le groupe sanguin et les troubles hépatiques étudiés.

    Plus précisément, les résultats ont révélé que les personnes du groupe sanguin A ont un risque significativement plus élevé de développer une cholangite biliaire primaire. En revanche, celles du groupe sanguin B sont beaucoup moins sensibles à la maladie et aux pathologies hépatiques auto-immunes. Il n’y avait aucune différence significative concernant les deux autres groupes sanguins (O et AB).

    Groupe sanguin et maladies hépatiques auto-immunes : plusieurs pistes pour expliquer l’association

    Pendant leur étude, les scientifiques ont avancé plusieurs hypothèses pour expliquer le risque accru pour le groupe A. Ils rappellent notamment que de précédents travaux ont montré que ces participants sont porteurs de "multiples allèles HLA à haut risque" qui augmentent le risque de maladies hépatiques auto-immunes. Autre piste des chercheurs : l'antigène A sur la surface de la muqueuse intestinale des personnes du groupe sanguin A peut agir comme un récepteur d'adhésion pour les bactéries symbiotiques. Ce qui favorise l'enrichissement de communautés bactériennes spécifiques connues pour augmenter l'inflammation et déclencher une infiltration immunitaire dans le foie.

    Si les mécanismes du lien entre le groupe sanguin et les maladies hépatiques auto-immunes ne sont pas encore bien connus, les chercheurs estiment que l’analyse du groupe sanguin pourrait aider à repérer les patients à risque.

     

     

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