Neurologie

Sclérose en plaque : valeur pronostique des biomarqueurs sériques

Le dosage sérique du GFAP apparait comme le principal indicateur prédictif du risque de survenue d’une aggravation du handicap, dans une large étude de suivi sur 4 ans, en particulier dans le sous-groupe de patients ayant une forme progressive secondaire.

  • Nemes Laszlo/istock
  • 21 Novembre 2025
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    Différents marqueurs sériques peuvent être utilisés dans le suivi de la sclérose en plaques, notamment le dosage des chaines légères des neurofilaments (NfL) ainsi que le dosage de la protéines gliofibrillaire astrocytaire (GFAP). La littérature actuelle se concentre surtout sur leur intérêt dans la surveillance de l’activité inflammatoire focale de la maladie. Cependant ces dosages restent actuellement réservés au domaine de la recherche clinique et les modalités de leur intégration pour un suivi individuel de routine reste à définir.

    Une étude collaborative internationale impliquant 16 centres experts s’est intéressée à la valeur pronostique du dosage de ces marqueurs dans une population de patients présentant une SEP progressive, pour prédire le risque d’aggravation du handicap1.

    Un suivi médian de 4 ans sur 1000 patients

    Cette étude a concerné plus de 1000 patients ayant une SEP progressive primaire ou secondaire, pour un total de plus de 7500 évaluations cliniques sur un suivi moyen de 4 ans et demi. Les patients étaient âgés en moyenne de 53 ans avec un EDSS médian à 4.5.

    Environ 60% d’entre eux recevaient un traitement de fond, cependant les données relatives à la présence d’une activité inflammatoire radiologique n’était pas précisés.

    Le dosage sérique du GFAP apparait comme le principal indicateur prédictif du risque de survenue d’une aggravation du handicap. Chaque augmentation de 0.1 point du Z-score de ce dosage augmentait le risque d’aggravation du handicap de 10%. A noter que la significativité statistique était nettement plus élevée dans le sous-groupe de patients ayant une forme progressive secondaire.

    Perspectives nouvelles à l’usage des biomarqueurs sériques

    Concernant le dosage sérique du NfL, il n’était pas prédictif du risque de handicap dans la cohorte globale, mais uniquement sur le sous-groupe de patients présentant un forme progressive primaire.

    Cette étude est intéressante et ouvre des perspectives nouvelles à l’usage des biomarqueurs sériques même si des travaux complémentaires doivent être effectués pour déterminer des seuils de valeur utilisables à l’échelle individuelle et pour préciser les différences constatées entre les différents groupes de patients.

     

    Référence :

     

    1. Abdelhak A, Bachhuber F, Ning K, et al. Blood biomarkers for predicting disability worsening in progressive multiple sclerosis: a multinational, individual participant-level analysis. J Neurol, Neurosurg Psychiatry. 2025;96:1046–1052.

     

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