Pharmacologie
Rhino-pharyngite : les AINS associés à un sur-risque d’infarctus
Lors d'une infection respiratoire aiguë, d'une rhino-pharyngite ou d'une grippe, les AINS seraient associés à un risque trois fois plus élevé d'infarctus du myocarde.
- photographee.eu/epictura
L’ibuprofène pourrait être délétère lors d'une infection aigüe : c’est ce que suggère une étude parue dans le Journal of Infectious Diseases ( avec commentaire associé) qui constate une association entre la prise d’AINS et le risque d’infarctus du myocarde.
Cette étude se base sur le registre national des assurés de Taïwan entre 2005 et 2011. Au cours de cette période, 10 000 patients ont été hospitalisés en raison d’un infarctus du myocarde. En passant en revue leurs dossiers, les auteurs avaient pour objectif d’évaluer deux facteurs de risque : l’infection respiratoire – comme une rhinopharyngite ou une grippe, et le recours aux AINS.
Des risques indépendants
Les résultats incitent à la prudence vis-à-vis de ces médicaments. Prescrits dans le cadre d’une maladie des voies respiratoires, ils sont associés à un risque triplé d’infarctus du myocarde. Il est multiplié par sept si l’administration se fait par voie intraveineuse.
Si la combinaison n’a rien de bon, ces deux paramètres accroissent le risque de façon indépendante. La probabilité de faire une crise cardiaque est presque triplée lorsque les symptômes touchent les voies respiratoires et l’utilisation d’AINS sans maladie infectieuse majore aussi le risque dans cette étude épidémiologique.
Les auteurs de ces travaux ont d’ores et déjà prévu de préciser leurs résultats dans le cadre de recherches complémentaires, à savoir définir les molécules et les sujets les plus à risque en particulier ceux ayant des antécédents cardiovasculaires. Car une méta-analyse a déjà obtenu des conclusions proches en 2013 : parue dans le Lancet, elle montre une association entre des doses élevées d'AINS et l'insuffisance cardiaque. Parallèlement, et en dehors du contexte infectieux, une étude randomisée versus placebo a validé l'innocuité cardiovasculaire (hors insuffisance cardiaque) de 3 AINS : le celecoxib, le naproxène et l'ibuprofène.











