Risque cardiovasculaire : l’imagerie confirme l’impact du stress

Le stress est délétère pour le coeur et les vaisseaux ! Rien de bien nouveau à cela, mais une nouvelle étude parue dans le Lancet apporte pour la première fois, des éléments concrets jamais encore mesurés en évalue par imagerie et biologie, l’impact du stress sur le système cardiovasculaire. Elle s’appuie sur les neurosciences avec des Pet-Scan de l’amygdale cérébrale, et, de façon plus classique, sur la biologie, en particulier de l’inflammation. Sa conclusion est claire : le niveau de stress devrait être évalué chez tous les patients au même titre que leur HTA ou leur taux de cholestérol.

Cette étude confirme l’impact délétère du stress sur le système cardiovasculaire, mais surtout elle permet de comprendre les mécanismes de cet effet toxique. En effet elle a relié l'activation de l'amygdale du cerveau aux évènements cardiovasculaires et en particulier à l'inflammation que le stress génère : quand l'amygdale est activée au Pet scan, les paramètres biologiques tels que interleukine, TNF alfa et PCR sont égalemet augmentés.

Risque 1,6 fois plus élevé

Près de 300 personnes ont été incluses dans l’étude; elles ont été suivies 4 ans. Aucune ne présentait de problèmes cardiovasculaires ou de cancer. Les résultats montrent que la hausse d’activité de l’amygdale est associée à un risque 1,6 fois plus élevé d’incident cardiovasculaire, d’AVC, ou d’IDM, mais aussi d’artérite, d’insuffisance cardiaque et d’angine de poitrine.

Sur les paramètres de l’inflammation, l'augmentation de l’activité de l’amygdale vue en imagerie, est associée à une élévation de l’activité de la moelle osseuse et à un surcroit d’inflammation artérielle.

PTSD

A noter que cette étude incluait aussi un sous-groupe de patients souffrant de stress post-traumatique. En effet, chez ces personnes qui présentent des symptômes sévères de stress, l’activité de l’amygdale est très marquée. Cela suppose donc un effet-dose qui est particulièrement bien évalué quand les personnes se mettent en colère. Selon son degré, la colère peut multiplier par 10 le risque d'infarctus aigü. Et on a montré que plus la colère monte, plus l'amygdale est activée.

Stress : un facteur de risque?

Comment hiérarchiser alors le stress parmi les facteurs de risque cardiovasculaire? En 2004, dans sa fameuse grande étude InterHeart, Salim Yusuf plaçait le stress psychosocial, l’anxiété et la dépression en troisième place. Mais dans les années qui ont suivi l’étude Inter-Heart, on a eu l’impression que la place du stress avait reculé…pour mieux revenir maintenant. Pour JP Houppe, le stress fait partie maintenant du trio de tête des facteurs de risque, au même titre que le tabac, le cholestérol et l'inactivité. Il faut donc l'évaluer devant tout patient. Des outils d’évaluation existent, comme celui qui figure sur le site de la Société Européenne de Cardiologie. Il comporte 7 questions, se remplit très rapidement et donne une bonne idée du niveau de stress.

Reste à savoir quoi faire face à toutes ces manifestations de stress ?

Pour en savoir plus sur stress et cœur, lire " Prendre soin de son cœur " JP Houppe- Ed Dunot-  2015

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