Jardin des plantes de Nantes

Frelon asiatique : découverte d'une plante carnivore friande de l'insecte

La nature pourrait receler l'arme ultime contre le frelon asiatique. Des botanistes français ont découvert une plante carnivore qui raffole de ces insectes.

  • Par Ambre Alias
  • DAMOURETTE/BNT/SIPA
  • 10 Aoû 2015
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    Cet insecte noir, brun et orange est le cauchemar des apiculteurs et des apiphobes. En 10 ans, le frelon asiatique a colonisé 70 % du territoire français. Une équipe de botanistes de Nantes (Loire-Atlantique) a peut-être identifié une arme efficace contre ce cousin agressif du frelon européen. En plus d’être sélective, elle est agréable à l’œil : il s’agit d’une plante carnivore venue d’Amérique du Nord.

    Sarracenia, c’est le nom de la plante qui n’attire que les frelons asiatiques. Elle les capture dans ses pétales et les digère lentement. C’est ce qu’a découvert Christian Besson, jardinier botaniste du Jardin des plantes de Nantes. En ouvrant une feuille pour montrer la plante au public, il trouve quelques insectes à moitié digérés. Les recherches démontrent que la sarracénie, qui pousse normalement au sud des Etats-Unis ou au Canada, ne piège que cette espèce venue d’Asie. Les abeilles, guêpes et frelons européens n’ont pas de souci à se faire.

     

    Disponible en 2016

    Cette découverte enthousiasme, car le frelon asiatique résiste particulièrement bien aux différentes armes. Il échappe aux pièges et développe rapidement des résistances aux insecticides et aux mouches parasites. Depuis son arrivée, en 2014, il a conquis 70 % du territoire. Il se montre très agressif envers les abeilles, qu’il dévore, mais aussi les hommes qui s’approchent trop de ses nids, qu’il bâtit en général en hauteur. Comme les autres hyménoptères, sa piqûre peut être mortelle en cas d'allergie ou si elle se situe au niveau des voies respiratoires.

     
    Source : Inventaire national du patrimoine naturel (Carte de Rome Quentin)

    La sarracénie devrait être commercialisée d’ici 2016. Mais les chances qu’elle éradique le frelon asiatique à elle seule sont maigres. Une seule plante dévore jusqu’à 50 insectes, alors qu’un nid peut contenir jusqu’à 4 000 spécimens. L’autre problème, c’est que cette plante carnivore pousse dans une tourbière. Difficile donc de l’installer autour des ruches. Mais les chercheurs ne désespèrent pas : ils souhaitent identifier la molécule qui ne cible que le frelon asiatique, pour développer un piège sélectif.

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