Outre-mer
Ciguatera : c’est quoi cette intoxication alimentaire liée à des poissons tropicaux
Dans les Antilles françaises, plus d’une soixantaine de poissons tropicaux peuvent provoquer la ciguatera, une forme d’intoxication alimentaire.

- Par Sophie Raffin
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- MacTec/istock
La ciguatera est une maladie d’origine alimentaire causée par la consommation de poissons tropicaux contaminés par des ciguatoxines, substance produite par des algues microscopiques présentes dans les récifs coralliens. 67 espèces de poissons évoluant dans les eaux des Antilles françaises sont à risque, selon la nouvelle liste dressée par l’Anses.
Ciguatera : une intoxication alimentaire liée à des toxines marines
Les toxines à l’origine de la ciguatera sont ingérées par des petits poissons herbivores, eux-mêmes ingérés par des poissons carnivores. Les cas sont observés dans les eaux tropicales et subtropicales du monde. "Les territoires français d’outre-mer sont touchés, en particulier les îles de Guadeloupe et de la Martinique aux Antilles françaises, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française", prévient l’Anses qui a recensé l’ensemble des cas de ciguatera survenus dans les Antilles françaises entre 2002 et 2021. Lors de ces travaux, l’organisme a établi une liste de 67 espèces de poissons à risque de ciguatera. Il s’agit principalement de poissons appartenant aux familles des mérous, carangues ou sérioles, vivaneaux.
Les professionnels recommandent de vérifier l’origine du poisson acheté lors de l’achat. "Les ciguatoxines à l’origine de la ciguatera résistent à la cuisson et à la congélation et n'altèrent pas le goût du poisson", précise le communiqué. Avec les poissons à risque, il est préférable d’éviter de manger les parties les plus toxiques : la tête, les viscères et les abats. "En cas de doute sur l’espèce de poisson, ne le consommez pas."
Ciguatera : quels sont les signes ?
Comme beaucoup d'intoxications alimentaires, les premiers symptômes de la ciguatera sont des troubles digestifs, douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées… "Ils se manifestent quelques minutes à quelques heures après l'ingestion du poisson contaminé. Ils sont rapidement suivis de troubles neurologiques qui peuvent perdurer plusieurs semaines : fourmillements, démangeaisons (d’où le nom de « gratte ») au niveau des mains, des pieds et du visage, inversion de la sensation de chaud et de froid, douleurs musculaires et sueurs abondantes." Certains patients peuvent aussi présenter un ralentissement du rythme cardiaque et une baisse de la pression artérielle, durant trois ou quatre jours.