Onco-thoracique

Cancers du poumon : moindre risque de métastases cérébrales après dépistage

Le bénéfice du dépistage du cancer du poumon par scanner bas débit (LDCT) pourrait également se traduire par un moindre risque de métastase de ces tumeurs, peut-être en raison d’une évolutivité différente.

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  • 25 Juin 2021
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    Les métastases cérébrales sont parmi les localisations secondaires les plus fréquentes au cours du cancer du poumon. Selon une étude publiée dans le Journal of Thoracic Oncology, à stadification égale, les patients atteints d'un cancer du poumon détecté par scanner du poumon bas débit (LDCT) auraient un moindre risque de développer des métastases cérébrales après le diagnostic.

    Ces résultats sont issus d’une étude menée sur les données du National Lung Screening Trial (NLST) sur 1502 participants chez qui un cancer du poumon a été diagnostiqué entre 2002 et 2009 et qui disposent de données de suivi pour les métastases cérébrales.

    Sur les 1502 participants, 41,4% avaient un cancer du poumon détecté par le dépistage avec LDCT contre 58,6% détecté par d'autres méthodes, comme une radiographie pulmonaire ou une détection fortuite.

    Moindre risque de métastase cérébrales après dépistage

    Les patients dont le cancer du poumon a été détecté par scanner bas débit ont une incidence à trois ans de métastases cérébrales significativement plus faible (6,5%) que ceux dont le cancer n'a pas été dépisté (11,9%), avec un rapport de risque (HR) spécifique de 0,53 (p = 0,001), après ajustement pour l'âge au moment du diagnostic du cancer du poumon, le stade, l'histologie et le statut tabagique.

    Cette réduction significative du risque de métastases cérébrales chez les patients atteints d'un cancer du poumon détecté par dépistage scanner bas débit a persisté dans les sous-groupes de participants atteints d'un cancer du poumon à un stade précoce (HR = 0,47, p = 0,002) et chez ceux qui ont subi une intervention chirurgicale (HR = 0,37, p = 0,001).

    Pas d’influence particulière du traitement

    Pour étudier les explications potentielles d'une association plus faible entre le risque de métastases cérébrales et le cancer du poumon dépisté par scanner bas débit (LDCT), les chercheurs ont exploré les données d'imagerie LDCT en utilisant un sous-ensemble de patients (n = 552) qui ont été randomisés dans le bras LDCT et dont les données d'imagerie LDCT étaient disponibles.

    Les chercheurs ont ensuite comparé les caractéristiques des nodules qui ont été détectés par le dépistage par LDCT par rapport à ceux qui ont été manqués par le dépistage LDCT.

    Étant donné le taux élevé de métastases cérébrales observé chez les patients atteints d'un cancer du poumon au stade I dans le NLST (32,4%), les chercheurs ont évalué et comparé les caractéristiques des nodules des patients qui ont développé des métastases cérébrales (n = 12) par rapport à ceux qui n'ont pas développé de métastases cérébrales (n = 350) parmi les patients dont le cancer du poumon a été détecté par LDCT au stade I (n = 362).

    Une cinétique différente ?

    Cette réduction du risque de métastases cérébrales chez les patients dont le cancer du poumon a été détecté par dépistage avec un scanner bas débit, réduction qui a persisté dans les analyses de sous-groupes des patients atteints d'un cancer du poumon de stade précoce et de ceux qui ont subi une intervention chirurgicale pour un cancer du poumon, pourrait ne pas être entièrement expliquée par le changement de stade ni par le traitement curatif du cancer du poumon.

    La réduction du risque de métastases cérébrales pourrait plutôt être due à une biologie tumorale potentiellement différente des tumeurs détectées par le dépistage en scanner bas débit, qui pourraient être moins agressives et à croissance plus lente. Ces hypothèses doivent être confirmés par des études complémentaires.

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