Médecine générale
Covid-19 : les AINS n’augmenteraient pas le risque de forme sévère
La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens ne serait pas associée à un risque accru de mortalité ni d’évolution vers une forme sévère chez les patients ayant une Covid -19 et suivis dans le registre national danois.
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Le possible impact délétère des AINS (ibuprofène) chez les patients infectés par le SARS-CoV 2 avait conduit, dès le début de la pandémie, à restreindre leur utilisation et notamment à les déconseiller pour réduire les symptômes précoces de l’infection tels que fièvre et douleurs musculaires.
Les résultats d’une étude observationnelle nationale danoise, publiée dans PLOS MEDICINE, viennent relancer le débat, en montrant que la prise d’AINS ne s’accompagne pas d’un risque accru de mortalité à 30 jours ni de plus de formes sévères. Elle confirme les conclusions de l'enquête européenne qui avait conclu que c'était plus la fièvre croissante qui avait provoqué la prise d'ibuprofène qui était prédictive d'une évolution défavorable.
Mortalité globale de 5,8%
Les auteurs ont analysé les données des 9236 personnes ayant été testées positives pour le SARS-CoV 2 entre le 27 février et le 29 avril 2020, d’un âge médian de 50 ans et majoritairement de sexe féminin (58%). Ils ont comparé, selon un ratio de 1/4, l’évolution de l’infection selon que le patient avait ou non eu une prescription d’AINS dans les 30 jours précédents le test PCR positif.
La mortalité totale à 30 jours sur l’ensemble de la cohorte a été de 5,8%. Quelque 2,7% des sujets infectés ont déclaré avoir eu une prescription d’AINS, qui ne s’est pas montrée associée à une surmortalité à 30 jours (critère principal d’évaluation) après analyse ajustée sur l’âge, le sexe, les comorbidités et la prise d’autres médicaments : risque relatif de 1,02, IC 95% 0,57-1,82, p=0,95.
Pas plus d’hospitalisation
Il en a été de même pour les critères secondaires d’évaluation : hospitalisation (RR 1,16, IC 95% 0,87-1,53, p= 0.31), admission en réanimation (RR 1,04, IC 95% 0,54-2,02, p=0.90), ventilation mécanique (RR 1,14, IC 95% 0,56-2.30, p= 0.72) et dialyse (RR 0,86, IC 95% 0,24-3,09, p=0.81).
Des informations rassurantes donc, même si cette étude comporte certaines limites, notamment l’absence de données sur la qualité du suivi de la prescription et un possible biais lié au profil des patients qui s’étaient vus prescrire des AINS, a priori en meilleure santé selon les auteurs de ce travail.











