Oncologie
Carcinome rénal : efficacité d’une immunothérapie combinée au stade avancé
Une nouvelle étude a montré que chez les patients atteints d’un carcinome rénal au stade avancé, forme la plus fréquente de cancer du rein, une nouvelle combinaison d’immunothérapie s’avérait efficace tout en étant bien tolérée.
- katerynakon/epictura
De précédentes études portant sur la combinaison d’un inhibiteur de PD-1 et d’un inhibiteur de l’activité tyrosine kinase de la voie VEGF dans le carcinome du rein au stade avancé, étaient caractérisées par un excès de toxicité, ce qui avait arrêté le développement clinique.
Une équipe du centre médical universitaire de Georgetown aux Etats-Unis émet l’hypothèse que l’Atixinib, un nouvel inhibiteur de l’angiogenèse plus sélectif que ceux ayant été précédemment testés, pourrait être combiné sans risque au Pembrolizumab, anti PD-1, chez les malades souffrant de carcinome rénal au stade avancé, naïfs de tout traitement.
Les résultats de l’étude ont été dévoilés le 10 février 2018 à l’ASCO à San Francisco, et publiés simultanément dans The Lancet Oncology. Cette association thérapeutique double l’efficacité du traitement par rapport à l’utilisation des molécules en monothérapie, tout en étant bien tolérée : une réduction de la tumeur est observée chez plus de 90% des patients.
Une association thérapeutique efficace
L’Atixinib, agent anti-angiogénèse autorisé par la FDA en 2012 pour la prise en charge des patients souffrant d’un cancer rénal avancé après échec du traitement de première ligne, bloque la formation des vaisseaux sanguins permettant à la tumeur de se nourrir et de se développer.
Le Pembrolizumab, autorisé par la FDA dans le traitement de plusieurs cancers, incluant notamment le mélanome et le cancer du poumon, est quant à lui un anti PD-1 qui déjoue un mécanisme d’auto-défense utilisé par les cellules cancéreuses pour échapper à l’attaque et à l’élimination par les cellules du système immunitaire.
Des effets secondaires moindres
Dans cette étude clinique impliquant 52 malades, 5 mg d’Atixinib étaient administrés oralement deux fois par jour, accompagnés toutes les 3 semaines par une dose intraveineuse de 2mg/Kg de Pembrolizumab.
Aucune toxicité imprévue ne fut observée. En revanche, des toxicités limitant la posologie (dont un AIT – accident ischémique transitoire) sont observées chez 3 patients mettant un terme à leur prise en charge alors qu’ils avaient reçu moins de 75% de la dose prévue initialement.
Des effets secondaires de grade 3 ont été constatés chez 65% des patients : le plus fréquemment une HTA (23%), une diarrhée ou de l’asthénie (10%), ou encore une élévation des ALAT (8%).
Concernant les potentiels effets secondaires les plus fréquents spécifiquement liés à l’immunothérapie (Pembrolizumab), une diarrhée est retrouvée chez 29% des patients, une élévation des ALAT chez 17% , des ASAT chez 13%, un hypothyroïdisme chez 13% et de l’asthénie chez 12%.
Une étude encourageante
De manière générale, 54% des patients ont eu des effets secondaires sévères liés au traitement, mais 38% des patients ont une bonne réponse au traitement (qu’elle soit partielle ou totale).
Selon l’étude, cette association thérapeutique double l’efficacité du traitement par rapport à leur utilisation en monothérapie, tout en étant bien tolérée.
Une étude clinique randomisée de phase III comparant cette association thérapeutique au Sunitinib en monothérapie (agent anti-angiogénique approuvé par la FDA) est en cours.











