Grossesse
Pourquoi les césariennes seraient liées à une hausse des décès maternels ?
Avoir eu une ou plusieurs césariennes lors de précédents accouchements augmente le risque de placenta accreta, une complication pouvant être mortelle pour les futures mamans.
- Par Diane Cacciarella
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En France, 21,4 % des accouchements se sont faits par césarienne en 2021, selon l’Enquête nationale périnatale de cette année-là, ce qui concerne donc près d’une femme sur cinq. Cette intervention chirurgicale fréquente consiste à inciser l’abdomen et l’utérus de la future maman pour faire sortir le bébé. Les médecins optent pour cette technique quand les conditions ne sont pas favorables à un accouchement par les voies naturelles.
L’accouchement par césarienne augmente le risque de placenta accreta
La Haute autorité de santé (HAS) estime que la césarienne est de plus en plus sûre mais ne constitue pas "un acte anodin". L’instance précise qu’encore aujourd’hui "elle reste associée à une augmentation de risque pour la santé de la mère par rapport à l’accouchement par les voies naturelles”. Pourtant, le recours à la césarienne augmente et inquiète. Déjà en 2006, l’Académie nationale de médecine alertait sur la hausse de cette pratique en France, passée de 14 % à 18 % entre 1991 et 2001. Aujourd’hui, c’est quasiment 4 points de pourcentage en plus.
Selon le Manuel MSD, l’accouchement par césarienne lors d’une ou de plusieurs grossesses précédentes augmente le risque de placenta accreta. Cette complication signifie que le placenta est fermement attaché à l’utérus. D’après une Enquête nationale sur la stratégie de prise en charge du placenta accreta en France, son incidence est en augmentation à l’échelle mondiale pour deux principales raisons : la hausse du taux de césarienne et des grossesses tardives.
Le placenta accreta peut entraîner le décès de la femme
"C'est la conséquence la plus grave des césariennes inutiles”, explique le Dr Robert Silver, spécialiste en médecine materno-fœtale à l'Université de l'Utah, aux États-Unis, à Slate. Grave, car les risques du placenta accreta sont en effet nombreux. La Cleveland Clinic en dresse la liste : accouchement prématuré, lésions de l'utérus et des organes qui l’entourent, infertilité suite à une hystérectomie (ablation de l’utérus), insuffisance pulmonaire ou rénale, troubles de la coagulation, hémorragie importante nécessitant une transfusion sanguine et décès.
En général, le placenta accreta est asymptomatique, ce qui le rend difficile à diagnostiquer. Néanmoins, certaines femmes peuvent ressentir des douleurs pelviennes ou présenter des saignements lors du troisième trimestre de grossesse. Dans ce cas, il faut en parler à l’équipe médicale qui, avec une échographie ou une imagerie par résonance magnétique (IRM), pourra confirmer s’ils sont liés au placenta accreta. Quand cette complication est détectée avant l’accouchement, le risque de décès est fortement réduit. Dans ce cas, une césarienne est généralement faite pour accoucher le bébé, suivie d’une ablation de l’utérus, avec le placenta qui y est attaché.







